Les écoles hôtelières suisses, l’union et la force

L’Association suisse des écoles hôtelières (ASEH) s’est ouverte au public pour la première fois de son histoire, le 11 février à Berne. C’en est suivi une conférence-débat sur le thème: «le métier en 2030».

Organe de contrôle de qualité et de promotion des écoles hôtelières fondé en 1986, l’ASEH a décidé d’accroître sa visibilité en se révélant le 11 février, à Berne. Cette toute première journée «Swiss made de la formation hôtelière» a commencé par un mot d’accueil d’Alain Brunier, président de l’ASEH et directeur de l’Ecole hôtelière de Genève et une intervention de Nicolas Bideau, chef de Présence Suisse. Professionnels de la branche et personnalités médiatiques ont ensuite assisté à un débat entre Yves Givel, expert en ressources humaines chez Hyatt hotels corportation, Tuomas Laakso, chargé du développement du groupe Marriott International, Nicolas Bideau et Casimir Platzer, président de GastroSuisse. 
Face à la menace d’écoles aux Etats-Unis, aux Pays-Bas voire en Hongrie, et pour mieux résister aux turbulences politiques et économiques de cette dernière année, l’ASEH a souhaité relancer son activité de relations publiques pour parler au milieu politique et ainsi rappeler sa tradition et son excellence.
Fortes de 120 ans d’histoire, les écoles hôtelières helvétiques sont considérées comme les meilleures au monde, un statut qui risque de se voir contesté à l’avenir. «La mondialisation accentue une concurrence toujours plus vive, a souligné Alain Brunier. Notre mission est de rester en avance pour conserver notre excellence. Le label de l’ASEH permet aussi de se prémunir des écoles défaillantes du pays qui n’utilisent que le terme suisse». L’excellence vient du système dual, entre théorie et application pratique à travers des stages mais aussi dans des hôtels ou restaurants spécifiques. Cette approche intéresse à l’étranger, en France et aux Etats-Unis notamment. «Nous parvenons à faire l’amalgame d’un cursus généraliste pour former des spécialistes en management». 
Flexibilité et identité
A la force de la structure de la formation s’ajoute l’origine internationale des participants. En 2014, l’ASEH comptait 8523 étudiants de près de 120 nationalités; la moitié de ces étudiants venait de Suisse. «Nous capitalisons sur nos apprenants étrangers pour mieux connaître les attentes de leurs compatriotes», révèle Alain Brunier. 
Songeant au futur de la profession, Florent Rondez, vice-président de l’ASEH, président-directeur général du Swiss education group, a indiqué qu’«un bon hôtelier doit être imbattable en ressources humaines et en finance, mais aussi en nouvelles technologies». Sur ce point, il a été rejoint par Yves Givel: «D’ici 2030, un directeur général devra non seulement vendre son hôtel, mais le gérer comme un business». Pour Casimir Platzer, «il est très important que les écoles restent flexibles et qu’elles soient capables de s’adapter au développement de la branche». L’avenir est des plus incertains, le présent étant pour le moment préoccupant. «La branche peut s’attendre à une baisse des nuitées si le taux reste à ce niveau» prédit le président. De l’avis général, seule la qualité des prestations permettra de faire face.

Etablissements institutionnels ou écoles privées, les 12 membres de l’ASEH couvrent tout le territoire de la Confédération. Tenus de respecter des critères de «suissistude», les membres doivent notamment avoir leur siège en Suisse et offrir un tarif préférentiel pour les étudiants nationaux. 

Benjamin Philippe