L’heure de la liberté retrouvée

« Le week-end du 19 février, malgré les vacances scolaires à Genève, nous avons fait le plein. Nous avons même dû refuser du monde, cela nous a fait un bien fou ! » Yves*, restaurateur aux Pâquis, comme tant d’autres de ses confrères, ne cache pas sa joie : « Au début de la pandémie, nous pensions que cela allait durer un mois et que tout rentrerait dans l’ordre.
Deux ans plus tard, je me retrouve avec près de 200 000 francs de crédit à rembourser et des échéances qui approchent. Contrairement aux restaurateurs français, nous n’avons pas été suffisamment aidés et ça va être difficile de remonter la pente. Je rêve que la Confédération prenne en charge la moitié de cette ardoise salée. Nous avons vraiment beaucoup trinqué. »

Le témoignage de ce restaurateur reflète l’état d’esprit qui prévaut dans la branche. Certes, ces professionnels sont soulagés de pouvoir enfin faire fonctionner leurs commerces, mais il faudra des années pour se relever d’une telle casse.

Une chute vertigineuse
Selon les données de GastroSuisse et du Centre de recherches conjoncturelles KOF, les chiffres d’affaires de l’hôtellerie-restauration ont chuté d’environ 40% en 2020 et 2021 par rapport à 2019. Cela correspond à un dommage économique de plus de 20 milliards de francs.

Dans l’hôtellerie-restauration, on a eu recours durant la crise à 17 414 crédits COVID-19. Le volume de crédit employé s’élève à environ 1,65 milliard de francs, ce qui correspond à 9,7% de tous les crédits transitoires.

De nombreux établissements ont de grandes difficultés à rembourser ces crédits dès maintenant et seront contraints de demander un report des échéances. 

Soulagement
Les faîtières cantonales et GastroSuisse se disent aujourd’hui soulagées pour leurs membres. En effet, bon nombre des 2,5 millions de personnes, qui fréquentent chaque jour l’hôtellerie-restauration, n’avaient pas accès aux restaurants, bars et cafés en raison du certificat obligatoire.

Reste encore à voir si l’affluence d’avant sera au rendez-vous. *Prénom d’emprunt

M. M.