Paolo Basso est né en Italie et a très vite su quelle serait sa voie. Sportif accompli, il a très jeune été attentif à son alimentation et les métiers de bouche l’attiraient déjà. Après ses études hôtelières en Lombardie, il décide de venir se perfectionner en Suisse, pour apprendre le français, la langue de la gastronomie. Il séjourne tour à tour en Valais, puis à Genève et dans le canton de Vaud pour s’établir finalement dans le Tessin où il réside aujourd’hui. Désigné meilleur sommelier du monde en 2013, il contribue à la promotion des vins suisses à travers le monde au sein de l’organisation Swiss Wine Promotion et dirige sa propre société de conseil en vins Paolo Basso vin à Lugano.
Paolo Basso, pourquoi avoir accepté de parrainer la Semaine du goût suisse?
J’ai été très honoré que l’on pense à moi pour parrainer cette manifestation et ce d’autant plus qu’associer un représentant d’un métier de service plutôt qu’un cuisinier me touchait particulièrement. J’ai toujours gardé en mémoire cette réflexion d’un grand chef qui pensait que l’on revient plus facilement dans un restaurant à l’accueil irréprochable plutôt que dans celui où l’on aura très bien mangé mais avec un service qui laisse à désirer. La mode actuelle privilégie l’assiette, à travers notamment toutes ces émissions culinaires mais cela ne doit pas faire perdre de vue l’importance du service qui contribue largement au plaisir de la table.
Quel aspect souhaiteriez-vous mettre en avant plus particulièrement?
La vie actuelle ne permet plus guère de prendre le temps de bien s’alimenter alors que le moment du repas ne devrait pas se limiter au seul fait de se nourrir mais être l’occasion d’échanges et de partage. L’organisme humain est une merveilleuse machine et nous nous devons de bien l’alimenter non seulement par des aliments sains mais également en prenant le temps de prendre ses repas. J’aimerais également, et c’est bien naturel, souligner l’importance du service du vin. Accorder les mets et les vins pour sublimer les deux sans écraser l’un ou l’autre est une vraie passion que je cherche à partager avec le plus grand nombre.
Pensez-vous que la semaine du goût incite le public à changer d’habitudes?
Sans prétention aucune, on ne peut que l’espérer et fort heureusement ce n’est pas la seule initiative à aller dans ce sens. Les consommateurs sont de plus en plus sensible à l’origine des produits qu’ils consomment. Les multiples scandales alimentaires révélés ces dernières années incitent le public à être plus vigilants. Les préoccupations environnementales ont fait naître un nouveau type de consommateurs que l’on appelle les locavores. Bien plus qu’un phénomène de mode, c’est une vraie tendance qui consiste à s’approvisionner, autant que faire se peut, auprès de fournisseurs locaux. Les produits du terroir ont le vent en poupe et l’on ne peut que se réjouir de cette nouvelle manière de se nourrir. Nous apportons notre pierre en mettant l’accent sur l’éducation des enfants et organiserons des ateliers de sensibilisation à destination des jeunes qui sont les consommateurs de demain
Propos recueillis par Frédéric Finot