Stéphane Orasianu

Le patron du restaurant «Les Tilleuls» à Saint-Jean est un sportif pratiquant la course à pied (jusqu’à 60 kilomètres par semaine), le vélo de route et d’autres sports. Compétiteur oui, «mais avec soi-même lorsque l’on essaie de faire toujours mieux, que l’on cherche à atteindre l’excellence, selon ses propres critères, bien sûr!».

Diplôme de l’Ecole Hôtelière de Genève en poche en 2002, Stéphane Orasianu se lance en tant que gérant salarié en ouvrant deux établissements à la place de la Navigation. Une expérience qui lui laissera un souvenir amer: plus de 6 mois de suite sans salaire. Puis, c’est la gérance de la Pointe à la Bise en 2006-2007 et les Tilleuls en 2007. Jusqu’à cette date, il poursuivait l’idée de reproduire l’image de son enfance, lorsque ses parents l’emmenaient au restaurant. Ils n’y allaient pas souvent, ses parents: seulement quatre à six fois. Pour les anniversaires et les occasions très spécifiques. L’envie de passer de spectateur à acteur l’a taraudé depuis son plus jeune âge.

Accueil

Stéphane Orasianu mise sur l’accueil et la qualité du service, qui «aide le client à se sentir bien. Notre travail, c’est de s’occuper des gens. Et, pour que les gens viennent, il est important de penser aux enfants». Aux Tilleuls, une carte spéciale a été élaborée pour les enfants. Tout a été pensé pour qu’ils se sentent comme à la maison: chaises enfants, dessins, jeux éducatifs et sirops offerts. Car selon lui, «il y a beaucoup de restaurants à
Genève où l’on a l’impression de déranger. Même si l’on vient sans enfant!». Le premier effort à faire, c’est «avant la qualité de la nourriture, l’accueil du client». Car, ajoute-t-il, «trop de gens pensent que c’est un métier facile où l’on gagne beaucoup d’argent sans trop se fatiguer». 

Et modernité

«En fait, pour avoir une chance de réussir dans ce métier, il faut se former sérieusement dans le numérique. Les gens qui pensent qu’il suffit d’ouvrir une page Facebook me font bien rire». Entre les prises de photos, les retouches, la conception et la publication d’un seul post sur Facebook, cela peut représenter jusqu’à 5 ou 6 heures de travail. Preuve à l’appui, la page du restaurant Les Tilleuls est l’une des plus suivies de Suisse Romande. Le numérique représente donc un quart du travail quotidien de Stéphane Orasianu. «C’est une condition nécessaire. Mais pas suffisante. L’autre, c’est la formation». 

Pour le patron des Tilleuls, il faudrait «créer une véritable formation continue. De plus, le niveau d’obtention de la patente doit être revu et la formation plus longue, plus difficile d’accès. Il faut aussi un contrôle strict des patentes». Mais il conclut, avec  un léger sourire: «cela n’arrangerait pas mes affaires! Car plus il y aura de bons restaurateurs, plus ce sera difficile pour moi». 

Lionel Marquis

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