Un an d’angoisse

D’aucuns, adeptes de la méthode Coué, se sont dit que tout cela allait vite se calmer et rentrer dans l’ordre. Mais la triste réalité au sein des hôpitaux, à laquelle aucun gouvernement n’était vraiment préparé, a rapidement imposé son cortège de restrictions de plus en plus fortes avec les conséquences dramatiques dans tous les secteurs de l’économie et de la société.

Pour l’hôtellerie-restauration, c’est une véritable tragédie qui a commencé à se jouer. Malgré les autorisations d’ouverture en yoyo, et les plans d’aide qui se sont affinés beaucoup trop lentement au fil des mois, ne permettant de loin pas à garder la tête hors de l’eau, c’est tout un secteur qui s’est mis à sombrer.

Les derniers chiffres de GastroSuisse sont éloquents. Selon un sondage auprès de ses membres, près de 20% des exploitants auraient déjà renoncé à leur entreprise et 23% des autres seraient sur le point de le faire. 70% des 3556 membres de la faîtière, qui ont participé à l’enquête, ont déjà demandé une aide pour cas de rigueur. Et parmi ceux qui ont perçu un soutien financier, deux sur trois affirment avoir reçu moins de 10% de leur manque à gagner au terme de démarches souvent kafkaïennes.

Le chômage a pris l’ascenseur dans la branche à des niveaux jamais connus. Le manque de visibilité quant à de possibles réouvertures continue à peser sur le moral de ceux qui espèrent encore sauver leur peau.

Pour Laurent Terlinchamp, président de la faîtière genevoise, comme pour tous ses homologues dans les autres cantons, les aides sont insuffisantes. Des soutiens forts à plus long terme seront nécessaires si l’on tient à garder une offre diversifiée d’hôtellerie-restauration dans le pays. Il faudra aussi de toute évidence se montrer inventif pour convaincre la clientèle de revenir à des habitudes perdues depuis un an.

M. M.