Une paille écologique en tige de roseau indigène

Constance Denis et Laurent Schönmann sont tous deux infirmiers indépendants. En charge d’une dizaine de personnes souffrant de troubles psychosociaux, le couple a eu l’idée de les occuper utilement en leur proposant une activité à la fois écologique et sociale.  C’est ainsi qu’est née la société Paille&CO, dans des locaux situés encore dans la Maison des associations de la capitale du Nord vaudois, en attendant de trouver mieux.

La tige naturelle du roseau
Chaque paille est fabriquée à partir de la tige naturelle d’un roseau. Le produit est entièrement naturel et biodégradable. « Expérience faite, nos pailles peuvent supporter une bonne vingtaine de cycles de lavage », explique Laurent Schönmann qui précise : « Pour les restaurateurs, les hôteliers ou les EMS, qui en utilisent une grande quantité, nous proposons un système de location. Il consiste à reprendre les pailles sales, pour les laver dans nos locaux, et les remplacer par la même quantité ». Le nettoyage se fait à l’aide d’une solution à base de vinaigre blanc qui s’est révélée très efficace. Les clients peuvent aussi les nettoyer dans un lave-vaisselle ordinaire.
« Nos patients sont très heureux de ce travail qu’ils peuvent accomplir dans notre petit atelier ou chez eux, ce qui est le cas actuellement dans le cadre de la lutte contre le coronavirus », souligne le cofondateur de Paille&Co. Il ajoute : « Pour le moment, nous sommes en plein démarrage, nos clients sont surtout des établissements, des EMS et des particuliers de la région. Mais nous avons l’ambition de couvrir très vite une bonne partie du canton de Vaud ainsi que tout le contour du lac de Neuchâtel ».

Des roseaux issus de l’entretien du marais
L’entreprise travaille en étroite collaboration avec l’Association de la Grande Cariçaie, à Chesaux-Noréaz, qui fournit gratuitement les roseaux issus de l’entretien des marais. Ces roseaux sont coupés entre septembre et février afin de ne pas perturber les animaux et la végétation. Y a-t-il un risque de manquer de matière première ? Sourire : « Pour le moment nous avons de quoi tenir une bonne année ». L’initiative de Constance Denis et Laurent Schönmann est d’autant plus louable que, hormis les leurs, les pailles réutilisables disponibles en Suisse romande sont toutes fabriquées à l’étranger. 

Pour mémoire, plus d’une centaine de cafetiers et restaurateurs romands ont déjà adhéré publiquement à l’opération « Papaille » et renoncé à l’usage de pailles en plastique dans leurs établissements, soit en les remplaçant par des pailles durables ou biodégradables, soit en suggérant à leurs clients de s’en passer et de consommer leurs boissons… à pleines lèvres.

www.pailleco.ch

Georges Pop