Vendanges 2019, dans l’abondance

vendange

Vaud
Vaud a fixé de nouveaux quotas pour les vendanges 2019. C’est le fruit d’une première collaboration réussie entre l’Observatoire suisse du marché des vins (OSMV) et l’Etat de Vaud.

En mai dernier, la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires (DGAV) du canton de Vaud avait donné mandat à l’OSMV d’élaborer un modèle d’aide à la décision concernant la fixation annuelle des quotas de production pour le vin. A l’aide des différentes données disponibles, l’OSMV a mis au point une méthodologie propre, afin de fournir des indications chiffrées sur l’état du marché du vin. Il a ainsi proposé des recommandations précises aux interprofessions du vin vaudois.

Les analyses de l’OSMV, en collaboration avec l’Etat de Vaud, ont ainsi pu démontrer qu’une baisse des quotas était souhaitable, afin d’éviter une augmentation des stocks. En effet, sur la base de la consommation des vins de différentes appellations, il a été possible d’évaluer la consommation pour 2019. Le choix final s’est porté sur une baisse des quotas du chasselas, notamment, pour l’ensemble des régions analysées: Chablais, Lavaux, La Côte et Côtes de l’Orbe – Bonvillars. Il est à noter que la région du Vully fixe ses quotas conjointement avec le canton de Fribourg et n’a donc pas pris part aux discussions.

Valais
L’Interprofession de la vigne et du vin du Valais (IVV) a baissé les quotas pour tous les cépages, fendant excepté. Pour leur vendange 2019, les vignerons du canton devront produire moins de raisin AOC que l’an dernier. L’IVV a communiqué les rendements maximaux par surface. Ils baissent pour tous les cépages, à l’exception du fendant, dont le quota reste fixé à 1,4 kilo par mètre carré (kg/m2). Le quota des autres blancs sera de 1,1 kg/m2. Celui des rouges de 1 kg/m2. Trois cépages font exception: le Johannisberg (1,2 kg), le Pinot noir (1,08 kg) et le Gamay (1,07 kg).

Fruit d’un consensus entre les représentants des producteurs de raisin et de vin du canton, cette décision de l’IVV se base sur des considérations économiques. La faîtière entend ainsi maintenir les prix indicatifs du kilo de raisin, malgré la baisse de la consommation de vin et le niveau élevé des stocks, qui fait suite à la grosse récolte de 2018.

Genève
Le climat actuel est idéal au bon développement de la vigne ainsi qu’à une bonne maturation de la vendange, explique le Bulletin phytosanitaire de l’Office cantonal de l’agriculture et de la nature du 15 août dernier. Il semble que le retard d’une semaine sur la norme des dix dernières années se confirme. Les fréquentes précipitations de ces dernières semaines maintiennent une pression de maladie fongique sur le haut du feuillage.

Concernant les traitements phytosanitaires au stade de la véraison, l’objectif a été pleinement atteint au début du mois d’août. Les conditions actuelles provoquent une faible pression du mildiou et de l’oïdium. De manière générale, l’état sanitaire de la vigne est bon. Seules les vignes fortement touchées par des attaques tardives de mildiou ou par la grêle peuvent nécessiter une application supplémentaire de cuivre. Les traitements de couverture au cuivre ne sont pas à généraliser.

Concernant la Drosophila suzukii, le risque de dégâts est actuellement faible. Les captures sont au niveau de celles de 2018. Pour la Flavescence dorée, aucun symptôme du phytoplasme sur le canton n’avait été transmis à fin juillet (également dans la zone de lutte obligatoire de Céligny). Concernant la maturation: la campagne 2019 a débuté le 2 septembre 2019.

Neuchâtel
Le canton de Neuchâtel, un des derniers cantons suisses à avoir un ban des vendanges, veut l’assouplir. La date de début des vendanges ne serait plus fixée par la commune, mais cette dernière aurait l’obligation d’assurer la protection du vignoble.

«Quand il y a pléthore de cépages et de produits (mousseux, vendanges tardives), cela n’a plus de sens qu’une commune doive fixer une date à partir de laquelle on puisse vendanger», a déclaré à Keystone-ATS Johannes Rösti, directeur de la station viticole neuchâteloise. Toutefois, la commune devra continuer à assurer la protection du vignoble.

Ce sera plutôt un rôle de défense de propriété pour éviter, par exemple, que des promeneurs ne viennent voler du raisin. «Les vignerons pourraient aussi payer la commune pour lui donner la mission d’effaroucher les oiseaux», a ajouté Johannes Rösti. Cette proposition d’assouplissement du ban des vendanges doit encore être approuvée par le Grand Conseil.

André Versan