« On se bat pour affronter l’automne »

Le patron de Genève Tourisme affirmait il y a peu dans ces colonnes naviguer aux instruments. Dans le domaine de l’hôtellerie-restauration, aucun capitaine d’entreprise ne peut se targuer aujourd’hui de faire mieux malgré une solide maîtrise de son gouvernail. La faute à ce satané virus qui terrasse les économies mondiales et déboussole bon nombre de dirigeants sur lesquels les citoyens excédés par des mesures liberticides tentent de se défouler en battant le pavé, pancartes en mains.

Depuis 6 mois, la planète entière est plongée dans le désarroi et les nouvelles du front ne sont guère réjouissantes : la multiplication des tests de dépistage révèle une nouvelle augmentation des contaminations. Les mises en quarantaine sont légion. Les salariés sont maintenus en télétravail lorsque cela est possible. Les voyages d’affaires sont au point mort. Les congrès se déroulent en virtuel.

Les associations faîtières vivent dans un univers de tension au quotidien. Pas facile lorsque la vie d’avant autorisait à prévoir et faire des planifications. 

« Tout ce qu’on a compris hier peut changer le lendemain. Nous nous battons dans chaque canton pour essayer de préparer l’automne, en militant pour le maintien des RHT le plus longtemps possible, en tentant d’obtenir une réponse claire en ce qui concerne la prise en charge des loyers », commente Laurent Terlinchamp, président de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève

Avancer au jour le jour, pas à pas, tel est le lot de tous désormais. A Genève, le département du développement économique, les milieux de la nuit et la SCRHG travaillent sur un projet de loi visant à l’indemnisation des discothèques et cabarets.

« Nous n’avons jamais travaillé autant pour défendre les membres, martèle Laurent Terlinchamp. Tout le monde œuvre
d’arrache-pied pour essayer de trouver des solutions, même si nous savons que pour beaucoup il n’y en aura pas. »

Dans ce climat tendu et incertain, la SCRHG appelle à refuser le salaire minimum dans les urnes le 27 septembre. « Nous vivons déjà une catastrophe économique. L’introduction d’un salaire minimum ne ferait que rajouter une couche et mettrait sur le carreau tous les étudiants et les personnes qui bénéficient d’un premier emploi à temps partiel dans nos métiers. »

M. M.