A l’Orif, on réussit sa formation professionnelle

Au cours de l’assemblée générale de la Société des Cafetiers, Restaurateurs et Hôteliers de Genève (SCRHG), le directeur de l’Orif Vernier Michel Guignard a présenté les excellents résultats de son organisation d’intégration et de formation professionnelle. «Nos bénéficiaires sont des jeunes en difficultés cognitives, mais qui ont un énorme potentiel pour travailler», expliquait-il. L’Orif attribue des AFP (Attestation fédérale de formation professionnelle) et non des CFC (Certificat fédéral de capacité). Mais parfois, certains jeunes profitent du rattrapage de CFC. «Les deuxièmes types de bénéficiaires sont des personnes comme vous et moi, empêchés pour raisons médicales», poursuivait Michel Guignard. Une soixantaine de personnes sont dans ce cas. «Nous avons un très bon rapport avec les FMB (Fédération genevoise des métiers du bâtiment). En effet, nos prises en charges comprennent pour une grande part des maçons et des peintres».

L’Orif, au niveau romand, c’est plus de 2000 bénéficiaires par an et 194 certifiés en 2018. Les différents centres sont répartis sur toute la Suisse romande. Genève offre trois restaurants: «Sur le Pont» dans le quartier du Pont Rouge vers la Praille, la cafétéria de l’IFAGE à la Place des Augustins et la cafétéria du Centre de Formation à Vernier. L’Orif emploie plus de 450 maîtres socioprofessionnels et collaborateurs, avec des répondants sociaux et des conseillers en insertion. 

Employés pour longtemps

Le premier centre romand de l’Orif a fêté ses 70 ans à Morges. Celui de Vernier a fêté ses dix ans en 2017. «Selon une étude que nous avons menée, 79,9% des assurés Orif de 2015 étaient toujours sur le marché du travail en 2017 et les trois-quarts étaient encore sur leur premier marché du travail», constatait le directeur de l’Orif Vernier. «C’est donc un bon investissement des fonds publics et les personnes concernées retrouvent une vraie dignité. Elles peuvent se projeter dans l’avenir, par exemple dans la construction d’une vie de famille. Enfin, au sein des entreprises, ces jeunes ont un effet dynamisant intéressant pour l’équipe en place. Tout le monde y gagne». Aussi, Michel Guignard encourageait-il les patrons et gérants de restaurants et cafés de la SCRHG à offrir des places de stages permettant l’obtention d’une AFP.

Ces étonnamment bons résultats de l’Orif, et en particulier de celui de Vernier, viendraient de sa  proximité avec les entreprises. Il faut connaître leurs besoins. Il est intéressant de savoir que les sites internet ou les agences de placements n’offrent pas plus de 45% des emplois. Le reste est dormant. «Nos conseillers en insertion connaissent ce réseau sous-jacent d’offres d’emplois». 

De notre côté, nous nous adaptons. Nous avons treize métiers actuellement et nous pouvons très bien en changer. Par exemple la mécanique de précision, c’est fluctuant: doit-on opter pour un autre type de formation? Nous avons un conseil constitué d’entrepreneurs, qui offrent l’intérêt d’une vision du marché à long terme à laquelle nous pouvons adhérer». Une entreprise comme Visilab a une vision à 5 ans.

Enfin, l’Orif est flexible et sait faire du sur mesure, avec ses formations certifiées et spécialisées. Elle est capable d’identifier le besoin et de s’y adapter. C’est l’accompagnement pour entrer dans l’emploi qui est peut-être la clef de la réussite de l’Orif.

«Pour nos bénéficiaires, l’important ce sont les activités qui font sens et la mise en évidence de leur capital de compétences», conclut Michel Guignard. «Notre travail consiste davantage dans la certification des compétences que dans l’établissement de la liste de ce qui ne fonctionne pas». 

Pascal Claivaz

http://www.orif.ch