Aides aux cas de rigueur Une lueur d’espoir

Fin février, les cafés-restaurants auront subi 6 mois de fermeture en un an et un chiffre d’affaires en nette diminution durant les périodes d’ouverture autorisées en raison des concepts de protection exigés pour contenir la propagation du coronavirus. De quoi plonger dans l’angoisse des professionnels aujourd’hui exsangues qui jonglent avec des piles de factures à régler, bien souvent sans le premier franc pour pouvoir les honorer.

Grâce au travail acharné des faîtières du secteur durant de longs mois, les politiques ont enfin décidé de considérer l’hôtellerie-restauration comme cas de rigueur. Après les annonces du Conseil fédéral en janvier, les députés genevois ont emboîté le pas en votant la prise en compte des charges incompressibles, soit une rémunération susceptible de représenter 20% du chiffre d’affaires perdu pour ceux qui ont fait l’objet d’une fermeture forcée de plus de 40 jours depuis le 1er novembre 2020.  

Président de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève, Laurent Terlinchamp remercie les politiques pour leur prise de conscience, certes tardive, et salue l’énergie colossale déployée par l’administration pour aider les entreprises lourdement impactées. « Il aura fallu attendre un an, s’endetter en 2020 avec des prêts et ne toucher au final qu’une aide de 10 000 francs en tout et pour tout pour l’année écoulée. Il était temps de passer à la vitesse supérieure et de regarder la réalité en face ! », s’exclame le président qui rappelle qu’à fin décembre, 30% des établissements étaient menacés de ne jamais pouvoir rouvrir leurs portes. 

Comment ça marche
Les entreprises genevoises (tous secteurs confondus), les indépendant.e.s, les associations et les fondations peuvent bénéficier de l’aide à fonds perdus pouvant aller jusqu’à 20% du chiffre d’affaires 2020 ou au maximum 750 000 francs. L’objectif de ce soutien est de permettre une prise en charge des coûts fixes que les entreprises ne peuvent pas assumer en raison de leur perte de chiffre d’affaires ou de l’absence de revenus liés à une obligation de rester fermées. 

Tous les documents nécessaires pour prétendre à ce soutien sont spécifiés en ligne avec la marche à suivre : https://www.ge.ch/document/23727/telecharger

Des perspectives
Les restaurateurs, l’économie et la société dans son ensemble ont besoin de perspectives. Comme le souligne Laurent Terlinchamp, tout a été essayé pour contenir la pandémie et assurer la protection du système sanitaire. Force est de constater que le résultat sur le plan épidémiologique des mesures imposées n’est pas à la hauteur des sacrifices demandés. La mise à genoux de l’économie n’a pas aidé le sanitaire. Les aides 2020 étaient de loin insuffisantes. « Nous ne pouvons pas être les seuls à payer l’addition au nom de la solidarité. Cette solidarité doit aller dans les deux sens ! »  

Manuella Magnin