Formé à l’institut Vatel de Nîmes, Gilles Rangon n’est pas issu du sérail genevois ni même romand ce qui lui permet d’avoir un regard différent sur le métier. Sans doute un peu plus impartial que certains de ses collègues, il souligne les formidables progrès effectués ces 20 dernières années quant à la formation hôtelière en Suisse. Autant la France et l’Allemagne étaient les références en la matière, autant aujourd’hui la réputation helvétique est incontestée. Le niveau des certificats fédéral de capacités (CFC) est bien supérieur aux diplômes français. Le modèle de formation duale qui alterne les cours théoriques et l’apprentissage auprès de professionnels donne d’excellents résultats et permet une approche au plus près de la réalité du métier. A condition que l’apprenti ne pallie pas un manque de personnel mais soit bien un élément surnuméraire qui puisse être encadré et suivi par son maître d’apprentissage, ce qui fort heureusement est aujourd’hui la norme à de très rares exceptions près.
Le plaisir de transmettre
Gilles Rangon, directeur de la restauration à l’hôtel Bristol depuis 2005 s’implique depuis de nombreuses années en commençant par devenir formateur d’apprentis. Désireux de transmettre son expérience, il est rapidement devenu expert aux examens à Genève mais également dans le canton de Vaud en tant que délégué de la société des hôteliers. Proche de Christian Parcineau, le président de la commission de formation professionnelle de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève, Gilles Rangon considère que le rapprochement des deux branches, l’hôtellerie et la restauration est primordial. Egalement commissaire mandaté par l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC), il se charge d’accompagner les apprentis en visitant les établissements pour s’assurer de la qualité de la formation dispensée mais également de la formation des maîtres d’apprentissage. Comme il lui reste encore un peu de temps libre, Gilles Rangon a accepté d’être expert auprès de l’Ecole Hôtelière de Genève, de siéger au Pôle Services-Hôtellerie-Restauration et au Conseil interprofessionnel de formation. C’est peu dire qu’il se sent concerné et qu’il aime son métier. Issu du terrain, comme il le dit lui-même, il connaît bien les forces et les faiblesses de sa profession et se réjouit de constater que les métiers de l’hôtellerie sont aujourd’hui bien mieux considérés qu’il y a quelques temps et que chaque année de plus en plus de jeunes s’inscrivent aux différentes formations. Ce qui rassure Gilles Rangon qui s’attend à ce que le recrutement devienne plus difficile d’ici quelques années suite aux probables restrictions à l’embauche de personnel étrangers. Il est donc indispensable de préparer la relève et c’est pourquoi il a toujours plaisir à recevoir les élèves en journées découvertes pour leurs faire découvrir les différentes facettes du métier et qui sait, susciter des vocations.
Frédéric Finot
Photo: Gilles Rangon au service de la formation. / © DR