Lutte contre le gaspillage: des aliments à la durée de vie prolongée

La date figurant sur votre emballage de riz, de sucre ou sur vos yogourts vous fait hésiter. Doivent-ils prendre la direction de la poubelle ou peuvent-ils encore être consommés ? Vous n’êtes pas insensible à l’objectif déclaré du Conseil fédéral de réduire de moitié le gaspillage alimentaire en Suisse d’ici 2030, mais face à votre placard ou votre frigo vous vous sentez démuni ? Alors, l’initiative de foodwaste.ch va vous ravir. 

Il est en effet possible de vendre des produits alimentaires après leur date de durabilité minimale (DDM). Selon le produit, la vente peut être prolongée jusqu’à 360 jours, à l’instar du riz, de la farine, du thé ou des épices. De même, la viande peut être congelée jusqu’à la date limite de consommation (DLC) et ainsi être vendue 90 jours de plus. La condition est toutefois que ces aliments soient étiquetés. « Nous avons démarré ce projet voici un an en proposant une boîte à outils aux commerçants. Outre les étiquettes créées par foodwaste.ch, celle-ci contient des instructions, des tutoriels ainsi que des informations pour la clientèle. foodwaste.ch est également un point de contact pour les questions relatives à la mise en œuvre. Le matériel et les contenus sont connus de l’Association des chimistes cantonaux de Suisse et les guides sont accessibles au public. En 2024, nous avons pu remettre un million d’étiquettes de ce type aux commerces de détail et aux magasins à la ferme de toute la Suisse. Notre objectif est de convaincre au moins 5000 partenaires », commente Timothée Olivier de foodwaste.ch.

Validé par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire
Une étude commanditée en 2021 par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) et réalisée par la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW) a montré que certains aliments peuvent être conservés et consommés plus longtemps, y compris les produits laitiers. Cela permet de vendre plus longtemps les aliments étiquetés en conséquence. On utilise pour cela le terme de « date de durabilité minimale plus » (DDM+) ou de « date limite de consommation plus » (DLC+). 

Et la restauration ?
Quid de la restauration ? Peut-elle apposer également ces étiquettes sur ses denrées ? Il a été décidé en 2023 de ne pas travailler spécifiquement avec la gastronomie, pour des raisons de contrôles d’hygiène. En effet, certains chimistes et inspecteurs cantonaux ne voyaient pas d’un bon œil la prolongation des dates de certains produits dans la gastronomie, même si les analyses montrent que la sécurité alimentaire est certifiée. « Des inspecteurs voulaient que ce soit écrit DDM+ dans le menu à l’endroit où un aliment avec une date de durabilité minimale prolongée avait été utilisé, ce qui est absolument irréaliste ! Aujourd’hui, nous sommes en bien meilleure position avec les chimistes cantonaux. Les rapports et analyses sont clairs, la mise en œuvre également », explique Timothée Olivier.

Manuella Magnin

Un pense-bête bien utile

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