Un 50e anniversaire, ça se fête ! Et les Neuchâtelois n’ont pas boudé leur plaisir. Ils sont venus nombreux le 15 janvier dernier aux Anciens Abattoirs de La Chaux-de-Fonds pour fêter en grande pompe le demi-siècle d’existence de ce vin emblématique et unique de Suisse. Les locaux n’étaient pas les seuls à savourer cet instant de joie. Une horde de journalistes romands et alémaniques s’est rendue tout d’abord aux Caves du Prieuré de Cormondrèche pour découvrir leur Non Filtré 2024 et déguster d’anciens millésimes de plusieurs encavages du canton.

Si les défis climatiques ont donné du fil à retordre aux producteurs, force est de constater que le millésime 2024 est séducteur. Yves Dothaux, responsable du laboratoire œnologique de la Station viticole cantonale, n’a pas tari d’éloges en dégustant ce cru traditionnellement trouble. Notes d’agrumes, de verveine citronnée, trame minérale, complexité aromatique… Un vin vif qui fait merveille à l’apéritif ou avec des poissons du lacs, sublimés par une sauce.

Chapeau bas à tous les producteurs qui ont su tirer le meilleur de ce premier chasselas suisse de l’année. Pour mémoire, cette spécialité du canton de Neuchâtel se distingue par un caractère typé grâce aux lies de la fermentation alcoolique qui restent en suspension et qui lui confèrent sa couleur trouble. En 1975, après une récolte réduite, une petite quantité de vin non filtré a été tirée par celui qui est aujourd’hui considéré comme le père du Neuchâtel Non Filtré, le vigneron Henri-Alexandre Godet. Le Non Filtré représente aujourd’hui environ 15% de la production de chasselas du canton.
Potentiel de vieillissement
Si les œnophiles ont coutume de savourer ce cru dans sa jeunesse, il ne craint toutefois pas les années. La presse a pu s’en rendre compte en dégustant une belle palette de vieux millésimes remontant jusqu’à l’année 2013.
Manuella Magnin