Un colorant alimentaire aux vertus surprenantes

À l’œil nu, ou à l’aide d’instruments optiques, ces scientifiques ont ainsi pu, pendant quelques minutes, observer en temps réel le travail des muscles, du système digestif, du foie, de la vessie, ainsi que la circulation sanguine dans les vaisseaux alimentant le cerveau de ces souris. 

Sans danger pour les rongeurs
Selon les chercheurs, une fois appliquée sur le corps d’une souris, la tartrazine agit sur l’indice de réfraction de sa peau. En abaissant la diffusion de certaines ondes lumineuses, puis en favorisant la pénétration en profondeur d’autres rayons du spectre lumineux, elle modifie les contrastes de l’image et rend la peau transparente pendant quelques minutes. 

Les animaux soumis à ces expériences n’ont subi aucun dommage, l’additif ayant été dissous par un simple rinçage à l’eau, une fois les observations achevées.

Remplacer les biopsies et les radiographies
Théoriquement, cette méthode pourrait bénéficier à la médecine humaine. Les chercheurs estiment qu’elle pourrait permettre, par exemple, d’observer l’état des veines, de surveiller les troubles digestifs ou de contrôler la progression des cancers de la peau, sans devoir prélever un échantillon de tissu pour procéder à une biopsie. Cette technique pourrait aussi se substituer aux radiographies aux rayons X, pour limiter l’exposition de certains patients à des doses de rayonnements trop importantes.

Les scientifiques soulignent cependant que les souris ont une peau dix fois plus fine que celle des humains, chez qui il faudrait appliquer le colorant sur toute l’épaisseur de la peau, au moyen de patchs ou de micro-injections. Il faudra sans doute encore passablement de temps et de tests pour passer de la souris à l’homme. 

Il faut encore noter que la tartrazine est soupçonnée de provoquer des troubles de la vue et du sommeil. Son usage a été interdit en Autriche, en Norvège, en Finlande, ainsi qu’en Tunisie où elle était utilisée dans la cuisine traditionnelle comme ersatz de safran. En Suisse, comme dans la plupart des pays européens, elle reste cependant autorisée. 

Georges Pop

www.stanford.edu

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