Philippe Ligron

Fils de cuisinier, petit-fils d’hôtelier, Philippe Ligron s’inscrit dans une tradition culinaire et culturelle forte. Cet enseignant de l’EHL est camarguais, il a donc grandi au milieu de rizières et parmi les taureaux et les flamants roses. Il ajoute ainsi à sa passion de la gastronomie, une passion de la nature et en particulier, des chevaux. «J’ai pu recréer dans la Broye où j’habite une petite Camargue. J’ai plusieurs attelages, que j’utilise pour mes loisirs», dit-il. L’homme est attaché à la terre, à la Broye, maintenant depuis plus de 25 ans. «Les similitudes entre ces deux régions sont nombreuses, on retrouve les mêmes côtés sauvages et rustiques, la même mentalité franc du collier que j’aime», constate-t-il.

Après sa formation à Nice et différentes expériences en France et en Allemagne, pendant un an et demi, Philippe Ligron vit la guerre du Liban, en 1986, en tant que béret rouge, alors qu’il avait 20 ans. Après cette expérience terriblement marquante, Philippe Ligron a découvert la Suisse, par la Côte. Il a d’abord posé ses couteaux de cuisine à Vevey puis à Lausanne, au Continental. Devenu enseignant, sa vocation de toujours, il s’est mué en consultant pour créer des centres de formations pour enfants des rues. C’est ainsi qu’il a découvert le Cambodge, Madagascar et l’Ethiopie. Personnalité médiatique, Philippe Ligron était présent sur Couleur 3 entre 2007 et 2010, dans «Chronophage», l’émission co-animée par Duja. Depuis 2012, ils animent ensemble «Bille en tête», sur la 1ère.

Homme aux multiples talents, Philippe Ligron aime aussi le théâtre, il est d’ailleurs responsable de la troupe de théâtre de l’EHL. Il montera sur les planches en mai, à Payerne, pour un spectacle baptisé «Vendanges Précoces». A cette occasion, il sera entouré d’humoristes – «des pointures!» – Cuche et Barbezat, Alain Roche et Frédéric Recrosio, notamment. Surtout, il sera accompagné de «Duja», son acolyte. «Entre nous, c’est une longue histoire d’amour, rigole-t-il. Lui, avec ses piercings et moi, avec ma formation d’école hôtelière, très classique, les choses auraient pu mal se passer et en fait, pas du tout». Et pour cause, Philippe Ligron a de la fantaisie à revendre. «En arrivant en Suisse, à Lausanne, j’ai tout de suite eu envie d’organiser un dîner médiéval au sommet de la cathédrale. Et je l’ai fait dans le cadre de Lausanne ville du goût 2012». Mettre sur la table des plats médiévaux était presque une évidence pour ce passionné d’histoire et d’histoire de la gastronomie, plus particulièrement.

Ambassadeur Max Havelaar depuis l’an dernier, Philippe Ligron est optimiste quant au futur. «On va vers le goût. Les consommateurs ont un vrai intérêt pour l’écologie et le terroir». De quoi le conforter dans tous ses projets.

Benjamin Philippe

Photo: Philippe Ligron, historien de la gastronomie et maître d’enseignement senior à l’Ecole hôtelière de Lausanne. © DR