Salaire minimum L’hôtellerie-restauration forcée à se réinventer

Touchée de plein fouet par la pandémie de coronavirus, l’hôtellerie-restauration genevoise va devoir composer avec la volonté populaire qui s’est exprimée dans les urnes le 27 septembre. L’initiative populaire « 23 frs, c’est un minimum » a en effet convaincu les Genevois malgré une campagne très engagée des milieux patronaux.

Ces 23 francs correspondent à 4 186 francs mensuels pour 182 heures de travail. Ce qui met un plongeur, aujourd’hui rémunéré 3 470.- selon la convention collective, à 9 francs de moins qu’un collaborateur qualifié au bénéfice d’un CFC, percevant 4 195.- au terme de sa formation.

S’adapter ou bâcher
Pour Laurent Terlinchamp, président de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève, qui n’a pas ménagé ses efforts pour mobiliser ses troupes, « Les patrons vont devoir s’adapter ou cesser purement et simplement leur activité ».

S’adapter, oui mais comment ? En augmentant les prix à la carte, en diminuant le personnel et en réduisant les horaires d’ouverture des établissements afin de comprimer les charges. 

« Chaque patron va devoir recalculer ses prix de revient afin de ne pas travailler à perte. Il y a fort à parier qu’il y aura des licenciements et beaucoup plus de travailleurs sur appel », prévient Laurent Terlinchamp qui déplore le coup de canif dans les conventions collectives que constitue l’acceptation de ce salaire minimum à Genève.