En raison d’un chiffre d’affaires insuffisant et de frais de personnel trop élevés, l’épicerie de Chandolin, sur la commune de Savièse, était sur le point de mettre la clé sous la porte. Les habitants du village se sont alors mobilisés pour fonder une coopérative et s’associer au réseau de magasins « La petite épicerie », avec le concours de l’Aide Suisse à la montagne. Une application pour smartphone permet désormais d’accéder à ce commerce 24 heures sur 24, de scanner ses achats, puis de les payer.
Le soutien des populations locales
« Chaque magasin a besoin d’un modèle d’exploitation individuel. Un système numérique est souvent l’un d’entre eux, car il élimine une grande partie des tâches administratives et laisse plus de temps pour le dialogue entre le personnel et les clients », explique Beatrice Zanella, responsable des projets et des partenariats à l’Aide suisse à la montagne. Elle précise cependant : « Le critère décisif est que le magasin de village soit soutenu par la population locale. Sans clients fidèles, tout modèle commercial, aussi bon soit-il, ne sert à rien. »
C’est en 2020 que l’équipe de l’épicerie du village de Cerniat, dans le canton de Fribourg, a montré l’exemple, en étant la première à adopter un système d’accès 24 heures sur 24, en libre-service, et en introduisant un dispositif de caisse numérisée. Depuis le début de l’année dernière, sept autres épiceries de village ont suivi cet exemple pour assurer leur pérennité, avec le soutien des habitants qui tiennent à conserver un point de vente de proximité pour les biens de consommation essentiels.
Lutter contre le dépeuplement des régions de montagne
Financée exclusivement par des dons, l’Aide suisse à la montagne se bat depuis 80 ans contre le dépeuplement des villages d’altitude en venant en aide à leur population. Elle indique qu’au cours des dix dernières années, elle a soutenu 79 magasins de village dans les régions de montagne en versant un total 2,5 millions de francs. « Nous nous réjouissons de constater que les responsables de ces magasins partagent leurs expériences entre eux et se soutiennent mutuellement », souligne encore Béatrice Zanella.
Georges Pop