« Loin de moi l’idée de copier le travail de mes confrères vignerons du Jura français. J’avais juste envie de créer quelque chose de nouveau. De plus en plus de personnes aiment les vins oxydatifs. J’ai donc décidé de me lancer dans l’aventure voici 5 ans sans savoir ce que ça allait donner. » Avec ses notes de noix et de curry, le vin de voile de Thierry Constantin affiche une belle ampleur en bouche, soutenue par une jolie acidité. On savourerait volontiers ce savagnin avec une poularde aux morilles, un vieux Gruyère AOP ou, pourquoi pas, avec un curry de fruits de mer. Dans leurs cuisines, les chefs, qui ont eu le bonheur de goûter à ce fabuleux nectar, affinent déjà les recettes qui sublimeront ce cru, à l’instar d’Antoine Gonnet au 42 à Champéry.
Les amateurs ont intérêt à se dépêcher de rendre visite à Thierry Constantin. Les 700 bouteilles de 50 cl s’arrachaient déjà dans sa cave avant même de figurer sur le site internet du vigneron. C’est que le cru a été élevé avec la passion qui caractérise cet homme de la terre. Il aura patienté 4 ans et demi sous un voile de levures protectrices. Au terme du processus, 30% du nectar s’est évaporé. C’est la fameuse « part des anges ». Pour s’assurer de l’évolution de son cru, le vigneron en a soutiré chaque année une infime partie afin de le goûter.
La mise en bouteille dans les flacons de 50 cl a été réalisée sans ajout de sulfites. « C’est un vin qui doit vivre et qui peut se garder très longtemps comme il est déjà oxydé », commente Thierry Constantin.
Pour l’habillage de la bouteille, il a fait appel à Sedrik Nemeth qui a photographié une étiquette des ancêtres du vigneron sur laquelle on peut admirer les châteaux de Valère et de Tourbillon. Un petit air vintage pour un vin hors normes.
Manuella Magnin