Parallèlement à son activité de maraîcher, l’entreprise genevoise Ronin Primeurs propose des sapins de Noël, dans les communes genevoises. Interview de Gérald Vallélian, directeur de la société.
Depuis combien de temps Ronin Primeurs vend-t-il des sapins de Noël?
Nous livrons des sapins depuis 1970. A Genève, à l’époque, les marchands de légumes avaient le marché, alors que, partout ailleurs, c’était l’affaire des fleuristes. Il y a une trentaine d’années, nos sapins venaient surtout de Belgique. A présent, nous les importons principalement du Danemark et, dans une moindre mesure, de France. Ces sapins sont des Nordman, une variété plus belle qui perd moins ses aiguilles.
La production des sapins respecte-t-elle l’environnement?
C’est comme le blé ou le maïs, une plantation dure dix ans. On ne dévaste pas la forêt et la culture est écologique, sans engrais ni pesticide. Tout au plus on peut injecter de l’azote pour faire verdir les sapins qui sont un peu jaunes. Le climat et la terre auront des conséquences sur les arbres. J’ai déjà essayé d’en faire pousser dans nos contrées, en vain.
Comment se porte ce marché?
Dans le canton, on calcule qu’une famille sur cinq achète un sapin. Mais cela ne veut pas dire grand-chose, puisque beaucoup de gens partent à cette période. Malgré tout, la demande est stable. Chaque année, nous en vendons entre 8000 et 10 000 unités, entre Genève et Lausanne.
Combien de temps dure la saison du sapin de Noël?
La période de vente aux particuliers s’étale du 5 décembre au 24, mais nous avons déjà livré les communes avec des sapins de cinq à 12 mètres de haut. Les hôteliers font également appel à nous pour des livraisons d’arbre déjà décorés. A Genève, certaines familles célèbrent le Noël russe, après le 25 décembre. Cette particularité est une chance pour nous.
Quelle part représente les sapins de Noël dans votre activité?
Je travaille tout un mois, avec une autre équipe, pour approvisionner la région. Comme le sapin est un article qui demande beaucoup de manutention, qu’il faut le choisir, le couper, le barder, le mettre sur les remorques − on peut dire que c’est un peu le petit plaisir du patron. Ce service s’arrêtera sans doute avec mon départ à la retraite.
En plus de 40 ans, vous avez sans doute assisté à des scènes insolites…
Il arrive chaque année que des clients choisissent un sapin beaucoup trop grand pour leur appartement. Je me souviens aussi d’un hôtel qui avait fait décorer un sapin. Le matin de Noël, il avait perdu ses aiguilles. C’est rarissime, mais cela s’est reproduit l’année d’après. Le comble de la malchance!
Benjamin Philippe