Kevin Boissard

Tout récemment diplômé de l’Ecole hôtelière de Genève (EHG), le Vaudois de Nyon Kevin Boissard a terminé ses études avec la troisième meilleure moyenne de sa volée. Aussi a-t-il reçu des mains de Jean-Luc Piguet, vice-président de la SCRHG, le prix du journal Le Cafetier. 

Jeune homme avide d’expériences, Kevin Boissard a accumulé les séjours linguistiques, avec des passages à Zurich, aux Etats-Unis et même en Espagne. Une courte incursion dans le monde bancaire au sein d’UBS l’initia à la finance et c’est presque naturellement qu’il se dirigea vers l’Université de Genève pour suivre les cours de la HEC. Six mois après, la certitude était là, ce monde n’était pas pour lui. «En fait, cela faisait longtemps que je voulais faire une école hôtelière». Sa mère et son oncle, actifs dans le milieu du tourisme, l’ont sensibilisé aux autres cultures et à l’accueil. Les voyages familiaux, dans des hôtels d’ici et d’ailleurs, l’ont convaincu de se former aux métiers de l’hôtellerie, restauration et café. La formule 50% de stages, 50% de cours lui est parfaitement convenu. «Il y avait au final peu de cours, mais c’était intensif», reconnait Kevin Boissard. Sa performance scolaire − troisième meilleure moyenne sur trois ans − ne l’a pas tant surpris, quoiqu’il s’attendait à plutôt figurer parmi les six premiers. «Nous étions vraiment là pour travailler un maximum». Recevoir le prix du journal Le Cafetier lui a cependant fait vraiment plaisir. «C’était une belle récompense», qui couronnait une cérémonie encore plus solennelle que d’habitude, ayant lieu dans le Palais des Nations. «L’endroit est assez impressionnant, dit-il. Et d’être parmi les trois derniers félicités m’a fait un effet encore plus fort». Au moment de faire un bilan de cette formation reconnue dans le monde entier, Kevin Boissard retient la première année, quand il lui a fallu cuisiner tout en apprenant à connaître ses pairs en face de vrais clients. Il se souvient également d’un voyage à Madrid, l’an dernier, un autre moment fort, empreint de chaleur humaine et d’exotisme.
Actuellement, l’homme se rêve comédien et espère intégrer le cours Florent, à Paris, une école de théâtre qui prolongerait ses performances en tant qu’hôtelier. «Les deux domaines se ressemblent beaucoup. On joue un rôle face aux clients, c’est nous sans être tout à fait nous». Et de raconter comment un jour qu’il était derrière un bar, il a pris conscience de la comédie humaine qui se jouait devant lui. «L’ambiance était bizarre, il y avait des gens particuliers. Il m’a fallu m’adapter, avoir la tchache et être un peu psychologue en même temps». Lui qui a fait dix ans de saxophone, a monté des groupes et parfois a chanté, connaît bien la scène et entend être un comédien à 100%. «J’ai rencontré beaucoup de gens dans l’Horeca qui regrettaient ne pas avoir fait du théâtre. Comme pour mes études à l’EHG, je ne souhaite pas faire les choses à moitié» Ce ne sera pas son cas. D’ici cet automne, en attendant, Kevin Boissard espère mettre à profit ce qu’il a appris à l’EHG, dans le Food & Beverage, le marketing ou à la réception.

Benjamin Philippe