La restauration toujours sous tension

Soleil, j’oublie tout… Si seulement ! Entre pénurie de personnel, attente des indemnisations des vacances et jours fériés, prêts Covid à rembourser, prix des matières premières qui prennent l’ascenseur, et crainte d’une nouvelle pandémie qui pourrait à nouveau terrasser le secteur, les restaurateurs ont bien des soucis.

Le manque d’employés qualifiés a atteint des sommets. Selon une enquête de la « Schweiz am Wochenende » publiée début juin, près de 40% des entreprises actives dans la restauration indiquaient en avril que le manque de personnel était une entrave à leurs affaires. La situation n’est pas plus folichonne chez nos voisins européens qui cherchent tous des parades pour attirer de nouvelles recrues.

La solution devrait passer par une promotion de l’image de la branche et de la profession et des conditions d’embauche plus attractives. Les partenaires sociaux se sont entendus pour augmenter les salaires minimums de l’hôtellerie-restauration en 2023 afin de compenser le renchérissement. Les salaires devraient afficher une progression réelle jusqu’à 40 francs par mois selon la catégorie salariale.

Cela suffira-t-il ? Président de la Société des Cafetiers, Restaurateurs et Hôteliers de Genève, Laurent Terlinchamp n’en est pas certain : « Beaucoup de gens ont vécu différemment durant la pandémie et décidé de se réorienter. Ils ont pris conscience qu’ils sont dans une profession qui est la première touchée par les fermetures et les restrictions en cas de nouvelle crise sanitaire ». 

Finances sous pression
Côté finances, les restaurateurs n’ont pas fini de s’arracher les cheveux. Sur ce sujet également, Laurent Terlinchamp est révolté par la façon dont le SECO traite sujet : « Nous sommes encore en difficulté financière à cause du Conseil fédéral. C’est inadmissible ! » Le 17 novembre 2021, le Tribunal fédéral a pourtant rendu un arrêt de principe en matière de calcul du gain déterminant dans le cadre de la fixation de l’indemnité en cas de RHT (réduction de l’horaire de travail) des salariés payés au mois. Les juges de Mon-Repos ont décidé qu’il convenait de prendre en compte les jours de vacances et les jours fériés de ces travailleurs dans le calcul de l’indemnité en cas de RHT.

Le SECO (Secrétariat d’Etat à l’économie) est toujours en train d’élaborer une solution technique pour aider les entreprises et les caisses de chômage dans leurs démarches. Dans le même temps, les établissements qui ont contracté des prêts Covid ont dû commencer à les rembourser.

Pour couronner le tout, la guerre en Ukraine fait flamber le prix des marchandises et de l’énergie réduisant la marge de ceux qui n’ont pas fait le choix pour l’heure d’augmenter leurs prix à la carte, craignant de perdre des clients.

Entre problèmes d’embauche et soucis économiques, la restauration nécessite plus que jamais une bonne dose de passion !

M. M.