Nouvelle volée de juges prud’hommes

Parmi les quelque 300 juges prudhommes qui ont prêté serment le 20 novembre dernier à Genève, la branche HORECA était bien représentée.

A Genève, la justice prud’homale est composée de cinq sections autonomes les unes des autres (bâtiment et industrie, artisanat; hôtellerie, cafés et restaurants, commerce; tourisme, transport et commerce non alimentaire; administration et sociétés de services telles les banques et les assurances; enfin, les professions médicales, paramédicales et artistiques). Raison pour laquelle, ce 21 novembre, ils étaient près de 300 à prêter serment devant le Président du Conseil d’Etat François Longchamp, accompagné du conseiller d’Etat chef du Département de la sécurité et de l’économie Pierre Maudet et de la chancelière d’Etat Anja Wyden. 

Stéphane Torrente, chef de cuisine aux HUG, préside le groupe 2, celui de l’hôtellerie, des cafés et des restaurants. Frédéric Gisiger, directeur de la célèbre brasserie Lipp à Genève en est le vice-président. Quant aux présidents du Tribunal pour la partie employeurs de ce groupe, ce sont François Ambrosio, Frédéric Gisiger et Florence Florenza. Le président et la présidente pour les salariés sont Stéphane Torrente et Sylvianne Zeder-Aubert, qui par ailleurs cumule la charge de présidente du Tribunal des prud’hommes depuis 1987, avec un passage à la vice-présidence en 2011.

Une courte cérémonie
Diego Innocenzi l’organiste du Victoria Hall, où était organisée la prestation de serment, a entamé quelques mesures pour saluer l’entrée des trois magistrats. S’ensuivirent deux brèves allocutions: celle du Président du Conseil d’Etat et celle de la Chancelière. Après la prestation de serment Olivier Jornod, Procureur général, est venu rappeler que la création du Tribunal des prud’hommes remonte à 1883 et que ce fut une première en Suisse. Le magistrat a évoqué les différentes réformes qui ont transformé le fonctionnement du Tribunal des prud’hommes, ces 17 dernières années. Il y eut la nouvelle loi sur l’élection des prud’hommes, en 2000. En 2011, ce fut l’introduction du nouveau code de procédure pénale, ainsi que l’exigence de formation. Olivier Jornod a terminé son allocution en rappelant combien les jugements du Tribunal des prud’hommes sont bien acceptés, parce que le juge semble proche et qu’il partage la condition de tout un chacun. Elément important: le Tribunal des prud’hommes est une institution laïque. 

Pierre Maudet a conclu la partie officielle. Il s’est adressé aux impétrants dans un double message de gratitude et de respect, «gratitude pour ne pas compter ses heures au service de la collectivité et respect pour la valeur du travail»; un travail qui exige «rigueur, assiduité, diligence et surtout humanité». Avant de conclure en les encourageant à «trouver dans la fonction l’accomplissement de votre serment».

Un peu d’histoire
Le nom de «prud’homme» remonte au Moyen-Age. En France, ils désignaient des personnes expertes, avisées et de bon conseil. La Révolution a un peu vite supprimé cette institution. En 1806 Napoléon décida de faire revivre, sous le nom de «conseil de prud’hommes», cette instance de conciliation et de police professionnelle, qui avait trouvé son origine dans l’industrie de la soie lyonnaise. La juridiction se composait alors de dix Conseils et de trois degrés: un Bureau de Conciliation, un Tribunal de prud’hommes et une Chambre d’appel. Genève, est demeurée très largement fidèle à ce modèle. Il présente plusieurs particularités: l’élection par les pairs, la milice, la gratuité et les coûts modiques.

Lionel Marquis