« L’hôtellerie est toujours un métier d’avenir »

Depuis octobre 2020, vous avez pris les rênes de l’EHG en pleine pandémie. Quel regard portez-vous sur cette période ?
Susanne Welle : Au cours de l’année 2021, nous avons remarqué une baisse d’intérêt pour nos formations. Il était difficile de recruter de nouveaux élèves, de convaincre que l’hôtellerie est un métier d’avenir. Mais à l’automne 2021, nous avons atteint nos chiffres et avons même fait mieux que le budget. De quoi nous réjouir.

Quels sont les diplômes délivrés par l’EHG ?
S. W. : Nous proposons deux cursus : un généraliste de 3 ans, et un professionnel de 2 ans. Tous deux aboutissent à un diplôme de niveau « ES ». Le cursus généraliste est composé de six semestres, dont trois de stages et trois de théorie, alors que le cursus professionnel se compose d’un semestre de stage et trois de théorie. Le diplôme permet, au terme d’une passerelle de trois mois, d’accéder directement en deuxième année de la Haute École de Gestion de Genève en vue de l’obtention d’un bachelor d’économiste en entreprise. 

D’où viennent les élèves et comment financent-ils leurs études ?
S. W. : 70-80% de nos élèves viennent de Genève. Habituellement, nos recrues ont passé par la maturité gymnasiale, mais nous constatons un regain d’intérêt de la part de professionnels au bénéfice d’un CFC. Nous comptons également des étudiants d’autres cantons et de France voisine. Pour une formation sur trois ans, le prix se monte à 59 500 CHF.-. Les enfants, dont les parents sont cafetiers ou restaurateurs, et affiliés à des faîtières cantonales membres de GastroSuisse, bénéficient d’un rabais de 15%. Le coût peut paraître élevé, mais nous avons besoin de beaucoup de matériel. Les candidats motivés par un cursus à l’EHG peuvent bénéficier de bourses octroyées par des fondations ou des cantons. Ils sont en outre rémunérés pendant leurs stages.

Quels sont les débouchés à l’issue d’une formation à l’EHG ?
S. W. : Une école hôtelière est une bonne école de vie, à la fois pratique et théorique. Les compétences qui y sont acquises sont utilisables dans bon nombre de domaines. 80% de nos diplômés poursuivent leur carrière dans l’hôtellerie. C’est un pourcentage élevé si on le compare aux carrières qu’embrassent les étudiants au sortir de l’École hôtelière de Lausanne qui ne sont qu’environ 30% à poursuivre dans ce secteur. Nous sommes fiers de constater que beaucoup de directeurs généraux d’établissements hôteliers sont passés par les bancs de l’EHG après un CFC de cuisine. Notre formation est un véritable plus dans une carrière. Bruno Lustenberger, alumni de l’École hôtelière Belvoirpark de Zurich, a débuté son cursus professionnel par un CFC de cuisinier ! 

Vous partagez votre fonction entre l’EHG et l’École hôtelière de Zurich, quelles collaborations entre les deux établissements ?
S. W. : On aimerait aligner les curriculums pour que les étudiants de Zurich et de Genève puissent se former dans une autre région linguistique. Un nouveau plan d’étude-cadre sera effectif en septembre. Il permettra aux étudiants de Genève d’effectuer un semestre ou une année à Zurich. Nous démarrons ce printemps avec les élèves de Belvoirpark qui pourront aussi venir à Genève dans le cadre de ce programme. Cela permettra à tous ceux qui le désirent de se former ailleurs et de faire connaissance avec l’école sœur. Pour renforcer encore ces liens, les deux écoles sont en train de procéder à un rebranding. L’école de Zurich va changer de nom et le logo sera très similaire à celui de l’EHG.

Propos recueillis par Manuella Magnin

www.ehg.ch