Casimir Platzer: «l’initiative sur les successions menace les PME»

Casimir Platzer, président de GastroSuisse depuis juin 2014, s’est engagé à combattre les conditions cadre de plus en plus défavorables à la branche. Il consacre toute son énergie à défendre les intérêts de la profession et prend position très clairement contre l’initiative sur les successions soumise au peuple le 14 juin prochain. 

Quelles sont les principales modifications proposées par l’initiative sur les successions?
L’initiative sur les successions entend à l’avenir imposer à un taux de 20% les successions supérieures à deux millions de francs. Cet impôt supplémentaire priverait les entreprises de ressources au moment de leur transmission à la génération suivante. Le règlement de la succession des entreprises familiales deviendrait encore plus compliqué. En outre, cet impôt immobiliserait des fonds qui feraient alors défaut pour investir et pour créer ou maintenir des emplois. Une branche comme celle de l’hôtellerie-restauration, qui dénombre beaucoup d’entreprises familiales riches en traditions, serait gravement touchée par cette initiative que nous rejetons catégoriquement.

GastroSuisse est résolument contre l’initiative visant à réformer les droits de successions, pourquoi?
Le changement d’une génération à l’autre représente d’ores et déjà un défi pour maintes entreprises de l’hôtellerie-restauration. Comme le montre la pratique, il est difficile de trouver un successeur. La charge financière supplémentaire induite par l’impôt sur les successions constituerait un obstacle de plus. En particulier à une époque où la force du franc met déjà un grand nombre d’entreprises devant des défis majeurs, une charge supplémentaire n’a pas sa place. Ceci est d’autant plus vrai que l’impôt sur les successions ne permettra pas, à lui seul, d’atteindre l’objectif visé par les auteurs de l’initiative, à savoir assurer le financement de l’AVS. En outre, l’impôt sur les successions constituerait une atteinte au fédéralisme fiscal et à la souveraineté financière des cantons. Ce sont des raisons plus que suffisantes pour déposer résolument un NON dans les urnes le 14 juin prochain.

Quelles seraient les conséquences pour les hôteliers-restaurateurs en cas de oui?
L’adoption de l’initiative menacerait la pérennité de nombreuses PME. Comme le capital est investi dans l’entreprise, beaucoup d’établissements seraient contraints de contracter des emprunts, de puiser dans leurs fonds propres ou d’économiser pour pouvoir s’acquitter de l’impôt. Cela affaiblirait considérablement leur force économique et mettrait également en péril des emplois. Cela ne saurait être notre objectif!

De quels moyens disposez-vous pour convaincre vos adhérents?
Une large coalition dit non. Le Conseil fédéral et le Parlement rejette l’initiative. Les représentants du PDC, du PLR, de l’UDC, du PBD et du pvl lui opposent un NON unanime. L’économie, l’industrie et l’artisanat, l’Association suisse des propriétaires fonciers et la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des finances se disent également opposés 
à cette initiative. C’est donc en unissant nos forces que nous nous mobilisons contre cette initiative et que nous invitons nos membres ainsi que leurs familles, leurs collaborateurs et leurs hôtes à s’engager aussi contre cette initiative. Le matériel de campagne peut être commandé sur la page internet 
www.erbschaftssteuer-nein.ch/fr. Une large sensibilisation et une grande mobilisation sont importantes. Il n’est pas question qu’un nouvel impôt fédéral sur les successions voie le jour!