Céline Amaudruz défend les PME

Céline Amaudruz est présidente de la section genevoise de l’UDC,  députée au Grand Conseil du canton de Genève, conseillère nationale, candidate à sa réélection et candidate au Conseil des Etats. Interview 

Le franc fort pénalise le tourisme, Quelles mesures pourraient prendre l’UDC pour atténuer ce problème?
La faiblesse de la devise européenne met l’ensemble de l’économie suisse à rude épreuve et notamment le secteur du tourisme. S’il n’est possible que d’influencer de façon minime le cours du franc avec des interventions sur le marché monétaire, il est en revanche possible d’améliorer la compétitivité de la Suisse en lançant un programme de revitalisation de l’économie nationale. L’UDC propose un paquet de mesures visant à sauvegarder l’emploi en Suisse. Il s’agit d’améliorer les conditions-cadres de l’économie notamment en réduisant des impôts, taxes et redevances, en stoppant la hausse constante des coûts des transports et de l’énergie ou en encore en élaguant des réglementations trop nombreuses.

Un récent sondage auprès des PME ne donne pas l’UDC comme étant le meilleur défenseur de leurs intérêts, que leur répondez-vous?
Le sondage auquel vous faites référence se base sur la perception d’un échantillon d’entrepreneurs et place l’UDC au deuxième rang. De son côté, l’USAM, qui représente 250 associations et 300 000 entreprises, a très concrètement analysé 215 votes du Conseil national entre 2011 et 2014 sur 169 objets intéressant les PME. Il s’avère que 41 parlementaires UDC figurent parmi les 50 premiers conseillers nationaux en termes de soutien aux PME.

Comment améliorer les relations entre l’état et les cafetiers, hôteliers, restaurateurs?
Le cadre légal cantonal qui entoure ces professions est déjà suffisamment dense. A l’échelon fédéral, il convient de refuser toutes les nouvelles prescriptions ou interdictions qui induisent une hausse des coûts pour ce secteur économique. Ecoute, concertation et respect devraient être les mots-clés qui régissent les relations entre l’Etat et ces entrepreneurs.

Votre programme propose «Plus de liberté économique et moins de bureaucraties», comment cela se traduit-il pour les restaurateurs? 
Nous partons du constat que si la Suisse s’en sort certes toujours bien en comparaison internationale, une stagnation de la productivité et un recul au classement du revenu par habitant sont à déplorer. En effet, l’Etat ne cesse de grossir et la nouvelle bureaucratie, loin de répondre à un besoin des entrepreneurs, s’autoalimente au détriment des contribuables et de l’économie. Dans leur fonction d’entrepreneur, les restaurateurs sont tout à fait aptes à régler de nombreuses difficultés eux-mêmes, mais ils doivent compter sur des conditions-cadres favorables. L’UDC est par exemple favorable à un abaissement de la TVA pour l’hôtellerie et la restauration au taux réduit.

Le National souhaite exclure les denrées alimentaires du principe du cassis de Dijon, quelle est votre position?
Lors de l’entrée en vigueur du principe du cassis de Dijon, des économies étaient promises aux consommateurs suisses vivant dans un «îlot de cherté». Cinq ans après, les économies promises n’ont pas été au rendez-vous. De plus, alors que la Suisse acceptait la commercialisation sur son territoire de denrées alimentaires de qualité inférieure satisfaisant aux normes européennes mais pas aux normes suisses, l’UE ne reconnaît toujours pas les prescriptions alimentaires de la Suisse. Nous pensons que le maintien d’une agriculture indigène et d’une production de denrées alimentaires en Suisse sont un atout en termes de qualité et de sécurité alimentaire pour les consommateurs.

Propos receuillis par
Frédéric Finot