Des étoiles aux Portes du soleil

La 5e édition du festival international biennal de gastronomie «Neiges Etoilées» a eu lieu du 19 au 22 janvier sur le site enneigé de Châtel.  

Station-village située à 30 minutes d’Aigle, Châtel est au cœur des Portes du Soleil et en Vallée d’Abondance. Elle possède depuis la nuit des temps un savoir-faire en matière de gastronomie et un accueil tout particulier et très chaleureux à l’égard de toutes les tables. Au-delà des traditionnelles spécialités de montagne et du fromage d’Abondance, fleuron de la vallée, les restaurateurs locaux savent, avec beaucoup de talent et de modestie, préparer de succulentes recettes, avec un tour de main incomparable. 

Le festival Neiges Etoilées regroupe toques et étoiles toutes catégories et abritait cette année un programme de concours, ateliers, mini-salon, débats et expositions pour les professionnels. «Mettre en exergue cette profession, c’est fédérer les hôteliers restaurateurs et les sensibiliser à cette richesse». affirme Jean-François Vuarand, directeur de l’Office de Tourisme de Châtel. «Les jeunes qui prennent la relève des parents se sentent aujourd’hui très impliqués pour innover et conduire leur établissement vers une forme d’excellence reconnue, tout en maintenant les traditions apprises par et avec leurs aînés» poursuit l’organisateur.

Marc Veyrat, parrain du Festival
Après Edouard Loubet, Régis Marcon, Michel Roth et Gilles Gougon, c’est l’aura étoilée du chef français Marc Veyrat qui a rayonné sur cette 5e édition de la manifestation née en 2011. Le divertissement et la bonne humeur auront aidé l’homme d’affaires à oublier les gros titres sur la lourde amende infligée par la justice annécienne suite aux infractions environnementales commises sur son site de Manigod (Haute-Savoie). Le cuisinier de la COP21 a su faire honneur à sa réputation de pugnacité et de créativité, avec à ses côtés son second et directeur technique du Festival, le jurassien Bruno Locatelli. L’affiche de l’équipe française se voyait complétée par de nombreux chefs de la région, p.ex. Georges Paccard, Maître cuisinier de France et restaurateur à Annecy (La Ciboulette).

Programme touffu et éclectique
Les trois jours de périple gastronomique ont vu passer une grande diversité d’activités à la carte. Les plus «givrés» auront apprécié le petit déjeuner offert au sommet des pistes, avec une vue imprenable sur le village de Châtel, préparé par un chef et servi sur un bar à neige. D’autres nous rapporteront les secrets de la pâte à pizza du spécialiste haut-savoyard Grégory Edel, vu récemment au jury de l’étape d’Annecy au Championnat de France de la pizza 2015-2016, ou encore la paëlla alsacienne savamment détournée par l’ex-candidate Masterchef Christelle Richert. Les professionnels auront opté pour un débat sur la formation de demain animé par Alexis Olivier et visité un mini-salon présentant l’assortiment des différents partenaires.

Culture française oblige, la compétition était au cœur du festival. En marge du concours pour amateurs sur le thème indémodable de la crêpe, les professionnels se sont mesurés le jeudi sur un menu pour six personnes à réaliser en trois heures, avec un plat végétarien cuisiné à base d’ingrédients prédéfinis et un dessert. Pour agrémenter leur création avec une «touche Veyrat», les candidats pouvaient apporter épices, herbes, plantes ou toute autre matière végétale comestible.

Un fromager sponsor
La mouture 2016 du festival était soutenue par la société Valmartin, maison fromagère née en 1840 faisant partie du groupe Arla. Lors d’une cérémonie en novembre dernier aux Folies-Bergères à Paris, un jury d’une vingtaine de chefs et restaurateurs a décerné à l’enseigne le titre populaire et très utile d’un point de vue commercial de Saveur de l’Année 2016, pour deux produits de sa vaste gamme, l’Emmental (français) râpé ainsi que le Duo-Mix, tous deux en emballage d’un kilo propice aux achats des restaurants.

Une brochette «people» bien garnie
Le ton du défi étant donné, les adeptes de concours de cuisine télévisés auront pu apprécier une belle palette d’ex-candidats, présents avec leurs propres animations. On a pu compter sur la présence remarquée des célébrités révélées par l’émission franco-belge « Top Chef », diffusée sur M6 et sur RTL-TVI depuis 2010, et de «MasterChef» de TF1, au long de leurs saisons successives. Des émissions à large succès commercial (on ne compte plus le nombre de produits dérivés lancés, du couteau au livre de cuisine) qui témoignent de l’intérêt du public pour la télé-réalité connotée «lifestyle», des programmes qui offrent aux plus chanceux des candidats un nouvel épanouissement professionnel, parfois la réalisation d’un rêve. Une promesse forte, au vu du contexte économique plutôt maussade.

Châtel, une station dynamique et durable
L’agenda marketing de la station de la Vallée d’Abondance affiche cet hiver une série impressionnante de manifestations qui ne manqueront pas de ravir tous types de publics, privés ou professionnels. Gastronomie en janvier, nouvelles glisses en février, l’évènement solidaire «OXFAM Wintertrail» et un festival rock en mars, puis un championnat de moniteurs en avril, une jolie sélection d’activités qui rythmeront la saison tout en apportant une composante ludique et festive – neige ou pas.

Bon point: Châtel a décroché en novembre dernier le label Flocon Vert, avec la Fondation Mountain Riders, notamment via des investissements dans des infrastructures de liaison qui aideront à limiter les trajets à bord d’automobiles personnelles et de navettes. Le tri sélectif opéré de manière transfrontalière est généralisé, sur les pistes comme en station. Une journée de nettoyage des pistes est organisée en fin de saison. Les éclairages de la station sont équipés de LED depuis quelques années. Le centre d’eau local a été bâti en conformité avec les conditions environnementales en faveur du développement durable, et les remontées visent le renouvellement des labels de qualité ISO 9001 et 14001. Châtel voit ainsi ses efforts continus des dernières années salués via une validation des 31 critères essentiels de la charte du label.

Sandy Métrailler