Didier Charmillot

La première mention du moulin de Vicques, dans le canton du Jura, remonte à l’an 999, il y a un peu plus de mille ans, autant dire qu’il a toujours existé. C’est en 1927 qu’Alphonse Charmillot le rachète puis en 1969, que son fils Guy fait bâtir le silo à l’entrée du village. C’est aujourd’hui le troisième du nom, Didier qui dirige l’entreprise depuis 1990.

Didier Charmillot est tombé dans la marmite dès son plus jeune âge et bien qu’il n’ait pas connu son grand-père, il prend conscience très jeune de l’héritage familial et relève le défi de poursuive la saga. C’est en 1990, à l’âge de 25 ans qu’il prend la suite de son père, qui est aujourd’hui encore président de la société. Tout autant entrepreneur que ses ascendants, Didier Charmillot réalise d’importants investissements l’année dernière puisqu’il déménage le site historique de production situé au bord des rives de la Scheulte pour regrouper l’ensemble de l’entreprise dans la zone industrielle de Vicques, là où son père avait installé le silo bien des années plus tôt.

Une quatrième génération?
Bien que Didier Charmillot s’en défende et qu’il assure qu’il aurait de toute façon investi, il n’est pas impossible que la perspective que l’un de ses deux fils reprenne le flambeau ait penché dans la balance. Il est bien entendu encore un peu tôt pour l’affirmer mais le cadet, Damien, manifeste déjà un vif intérêt pour la profession et pourrait bien représenter la quatrième génération de meunier, l’avenir nous le dira. Quant à l’aîné, Antoine, il se destine plutôt à une activité commerciale, mais qui, sait-on jamais pourrait être en lien avec le moulin.

L’entreprise produit de la farine panifiable, bien sûr, mais également de nombreux autres produits comme de la farine d’épeautre,  des aliments pour le bétail ou encore des granulés de bois. Grâce à une installation de mouture à tamisage pneumatique, c’est le seul moulin du canton en mesure de produire de la farine panifiable exclusivement avec des céréales de la région labellisées PER, qui garantit le respect de l’environnement.

Transmettre le métier
Didier Charmillot est particulièrement sensible à la transmission du savoir. Activité ancestrale, s’il en est, le métier a longtemps souffert d’un déficit d’image comme d’ailleurs toutes les professions manuelles. La tendance s’inverse et l’on redécouvre aujourd’hui tout l’attrait du métier. Depuis toujours, Didier Charmillot s’efforce de faire connaître et partager sa passion. L’entreprise qui compte neuf collaborateurs, est à taille humaine et se prête particulièrement à l’accueil d’un apprenti qui bénéficiera d’une ambiance familiale tout en accédant à la plupart des facettes de l’activité de meunier. La production de farines destinées à l’alimentation humaine diffère en effet de celles dévolues au bétail et le moulin de Vicques, actif dans les deux domaines dispose d’installations à la pointe de la technologie qui permettent aux jeunes d’accéder à tout l’éventail d’une profession séculaire qui reste un métier d’avenir.

Frédéric Finot