Eric Dubuis: «Pour cultiver la cohésion d’équipe et encourager la créativité des apprentis»

Dans quel contexte est né le concours Gastro Union challenge?
L’association Hotel & Gastro Union a la vocation d’encourager la formation des cadres et des employés. Elle s’est donc toujours occupée de concours pour apprentis. Présents à Gastronomia, nous avons vu avec les premières éditions que la manifestation manquait un peu de spectacle; beaucoup la voyaient comme une simple exposition culinaire. Il fallait donc un concours d’envergure. Impliqué dans l’organisation depuis 2004, j’ai personnellement développé un certain savoir-faire qui m’a fait mettre sur pied la première édition du Gastro Union challenge en 2012. Il n’était pas question de passer le relais après tout ce que nous avions fait. Néanmoins, la confiance quasi aveugle des organisateurs de Gastronomia fut une jolie récompense du travail que nous menons pour soutenir la relève. Le projet, lancé fin mai 2012, fut prêt pour novembre et il rencontra le succès que nous espérions.

En quoi consistent les épreuves?
Le concours a lieu sur trois jours, du dimanche au mardi, afin que quatre équipes s’affrontent chaque jour. Le but est de créer un service trois plats, avec de l’omble chevalier en entrée, de la pintade en plat principal et un dessert à base de fruits, chaud et froid.

Comment s’organisent les équipes?
Les équipes se composent d’apprentis, cuisinier CFC, employé en cuisine AFP et spécialiste en restauration CFC, voire employé en restauration AFP. Ils sont formés et encadrés par un coach sur trois à cinq semaines, ce dernier peut être un patron, un professeur ou un maître d’hôtel. Sa seule obligation est de ne rien toucher le jour de l’épreuve. C’est un concours qui teste la cohésion d’équipe autant que la créativité des apprentis. L’autre objectif est bien sûr de promouvoir la formation initiale auprès des professionnels.

Quelles sont les forces de ce concours?
En plus de son esprit stimulant, il permet à chacun de dépasser ses limites et d’être reconnu. Les superviseurs garantissent en effet l’équité, le jury composé de spécialistes évalue la performance de chaque candidat, tant pour le service que pour la cuisine ou la dégustation. Enfin, les prix sont aussi intéressants que nombreux. Les vainqueurs auront le privilège de faire un stage d’une journée à l’Hôtel de ville de Crissier. Quand le chef Benoît Violier, par ailleurs président d’honneur du concours, était venu à Gastronomia en 2012, cela avait presque été l’émeute! Les jeunes avaient beaucoup apprécié qu’il reste longtemps à discuter avec eux. Grâce à son implication, le concours valorise le métier.
 
Quel genre d’expérience représente ce concours pour les apprentis romands?
Le Gastro Union challenge est une sorte de pépinière de talents. La gagnante Laure-Anne Dennis, par exemple, a fait partie, en janvier dernier, de la sélection suisse au Bocuse d’or 2015. Son collègue Bryan Ortlieb, apprenti en cuisine à l’époque, est reparti en formation pour un CFC. Il rêve de participer à nouveau en tant que chef de cuisine, cette fois, et non plus en tant que commis.

Propos recueillis par
Arnold Kohler

Photo: De g. à dr., Jean-Michel Martin, président du concours, Bryan Ortlieb, Laure-Anne Dennis, Leticia Bedonni, Benoît Violier, président d’honneur, Stéphane Wallimann, coach de l’équipe vainqueur 2012 Genève. / © DR

Inscriptions avant le 15 septembre
Informations: info.vd@hotelgastrounion.ch