La rénovation du port de Tannay: un serpent de lac

Une chose est sûre, tout le monde s’accorde sur un point: le port de Tannay est vétuste et doit impérativement être refait au risque de disparaître. C’est tellement vrai que le premier projet de rénovation date de 1974, il y plus de 40 ans!

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et une trentaine d’études se sont succédées sans jamais aboutir. L’un des derniers projets remonte à 2005 lorsque Mies et Tannay avaient imaginé un port commun aux deux villages mais qui ne verra pas le jour suite au rejet du conseil communal de Mies. C’est trois ans plus tard, en 2008 que Tannay décide de se lancer seul.

Un Plan partiel d’affectation (PPA)
Très vite, il apparaît que la réfection du port de Tannay ne peut que s’inscrire dans un projet plus vaste de réaménagement du site. Les infrastructures doivent suivre et cela n’aurait pas de sens de ne pas repenser l’ensemble de la zone. Un tel projet nécessitait donc un plan partiel d’affectation (PPA) élaboré en concertation entre la commune et l’Etat de Vaud tandis que la Confédération financerait l’aménagement de la route Suisse et notamment les places de parkings en bordure de la chaussée. Les coûts sont assurés par des fonds publics mais également privés puisqu’une coopérative a été constituée pour financer le nouveau port dont les membres sont en majorité résidents de Tannay ou des communes environnantes. Cette option libère totalement la commune des coûts de construction du port grâce à une convention conclue entre la coopérative et la commune adoptée à une large majorité du Conseil communal toute fin 2014 qui garantit la transparence des relations entre les deux parties. D’une capacité de 269 places, le port serait comparable à ceux de Founex ou de Rolle avec respectivement 260 et 320 anneaux. C’est grâce à cette dimension que les emplacements resteront à un prix abordable et que les demandes pourront être satisfaites au vu des chiffres de croissance de la population. 

Les services de l’Etat en garantissent le respect des exigences environnementales et écologiques et ont déjà rendu un avis favorable au PPA en octobre 2012.

Les souscripteurs ont en outre accepté d’investir à fonds perdus puisque si le projet ne devait pas aboutir, ils ne seraient pas remboursés. L’aménagement lacustre prévoit également une promenade sur la jetée centrale accessible à tous et qui offrira une superbe vue sur le lac.
Les aménagements terrestres, prévoient la transformation du camping actuel en parc public et de détente. Arborisé, propice aux loisirs grâce à des aires de jeux destinés aux enfants mais également aux plus grands, avec terrain de Beach volley ou autres sports collectifs, cet espace bénéficiera en premier lieu aux Tannyrolis. Le restaurant, entièrement rénové, conservera la même capacité d’accueil et la terrasse, surélevée d’un mètre, offrira une superbe vue sur le port et vers Lausanne. Des sanitaires modernes offriront un meilleur confort au public tandis que les éventuelles installations d’une boutique d’accastillage ou d’une école de voile compléteraient l’offre et l’attractivité du site.

En marge du PPA du Torry, la station d’épuration (STEP) a disparu au profit d’une station de pompage (STAP) située en amont et a permis l’extension de la zone naturelle protégée des Crénées. La renaturation du Torry, nécessaire à cause de la très faible pente entre le niveau du lac et le lit de la rivière, la création de roselières, de part et d’autre de l’embouchure ainsi que d’une plage de galets à côté de l’estacade principale s’inscrivent en parfaite cohérence avec le PPA.

Respecter le passé, oser l’avenir
Un projet ambitieux, certes, mais dans une perspective d’avenir et qui répond à la nécessité du réaménagement du site pour que les générations futures puissent continuer à profiter de la beauté des lieux. Cela commence par l’approbation du PPA par les Tannayrolis le 8 mars prochain.

Frédéric Finot

Légende: Le projet prévoit une promenade sur la jetée centrale.