Léa Graham

En troisième année d’apprentissage au Buffet de la gare à Céligny, Léa Graham, 24 ans, vient d’être couronnée «meilleure apprentie, cuisine» du canton de Vaud.

Une émission de télévision peut susciter une vocation, en atteste le parcours de la Vaudoise Léa Graham. Enfant, elle regardait avec son grand-père Gustave Menthonnex le programme «Bon appétit bien sûr», présenté par le chef Joël Robuchon. De quoi lui donner des idées et la convaincre de passer à l’action. Pour contourner la règle familiale qui interdisait les sucreries, Léa Graham créait les siennes. «Je faisais aussi beaucoup de cuisine pour ma famille». Proche de la terre, avec son oncle Yann Menthonnex, directeur du Domaine Delaharpe, elle a longtemps songé à travailler les produits du terroir. La possibilité a finalement été mise de côté pour une raison pragmatique – «on m’a fait peur notamment avec les horaires irréguliers» – elle s’est alors dirigée vers les Beaux-arts, a donc décroché un bachelor communication visuelle à la Haute école d’arts appliqués (HEAD) en 2013. Mais rattrapée par sa passion, elle a aussitôt entamé un CFC de cuisine chez le Genevois d’adoption Pedro de Matos, chef au Buffet de la gare, à Céligny. «Une place venait juste de se libérer, c’était le destin!», sourit-elle. A présent, elle contribue aux plats chauds, auprès de Filipe Figueiredo, son maître d’apprentissage, pour prendre les bonnes habitudes. «En passionné, il a fait tant de stages qu’il a énormément à enseigner, affirme Léa Graham. Il s’intéresse autant à la cuisine qu’à la pâtisserie, en un mot, il est parfait». 

A la carte
Compétitrice passionnée, Léa Graham a très vite compris l’intérêt des concours pour se préparer aux examens finaux. Elle s’est donc inscrite à celui de meilleur apprenti cuisinier du canton de Vaud et son dossier a été retenu parmi les huit finalistes. «Le jour de l’épreuve, j’avais des candidats très forts en face de moi». Après plus de quatre heures de travail autour du canard, à rechercher l’harmonie entre l’Asie et l’Europe, les concurrents ont eu à réaliser un dessert surprise: moelleux au chocolat, cœur coulant au thé vert. «Nous nous étions entraînés sur des classiques», glisse-t-elle. Pour célébrer sa victoire, le chef Matos a invité le duo Graham Figueiredo au restaurant et a mis à la carte le plat de sa protégée «Déclinaisons de canard aux saveurs asiatiques». Investie à 100% dans sa formation, Léa Graham n’a plus le temps de faire des photos ou des vidéos, ses autres passions. Elle espère néanmoins ouvrir un jour son propre établissement pour réunir les arts visuels et la gastronomie. D’ici là, la jeune femme aime faire des pâtisseries pour se ressourcer. «Après mon apprentissage, j’aimerais voyager dans les pays d’Asie pour faire une année de formation supplémentaire». 

Benjamin Philippe