Les voeux de votre président, Laurent Terlinchamp

Laurent Terlinchamp est l’heureux président de la Société des Cafetiers, Restaurateurs et Hôteliers de Genève (SCRHG), organisation patronale membre de Gastrosuisse qui fêtera ses 130 ans en 2018. Il nous adresse ses voeux pour l’année à venir.  

«En 2018, notre Société des Cafetiers, Restaurateurs et Hôteliers de Genève (SCRHG) fêtera ses 130 ans. C’est une grande fête. Nous en profiterons pour promouvoir la formation professionnelle et la formation continue. Pour les futurs restaurateurs, cela passera par la formation des Cours de cafetiers. Et pour les restaurateurs en activité, sur la formation continue de Gastroformation et des sections cantonales. Pour nos apprentis, nous mettrons en évidence la Cité des Métiers de novembre 2018, avec une réelle volonté durant toute cette année de trouver des places de stages leur donnant la possibilité d’embrasser notre profession en toute connaissance de cause».

Ces places de stages sont-elles en nombre suffisant?
Malheureusement, on en manque beaucoup. De mon côté, je demande humblement aux restaurateurs de s’ouvrir à la jeunesse, surtout d’ouvrir leur établissement 1 ou 2 jours à un jeune qui en ferait la demande. Ce n’est pas un gros engagement et cela offre à ces jeunes la chance de croiser un professionnel passionné, qui pendant deux jours lui fera découvrir son métier. Cela peut provoquer des vocations.

Pour le métier de restaurateur et de cafetier, peut-on parler de vocation?
Oui, pour la plupart d’entre nous, c’est bien cela. Nous avons tous le souvenir d’une personne qui a marqué notre vie professionnelle.

Et vous personnellement?
Pour moi, c’était à la Chaumière à Troinex dans les années 1980, avec mon chef Monsieur Rebzani qui m’a transmis sa passion de la restauration, sa joie de vivre et qui m’a enlevé le carcan de la formation scolaire de la restauration. Grâce à lui, ce métier est devenu une passion. Donc, on retrouve toujours une personne qui a suscité cette vocation chez nous, parfois dans sa propre famille.

Si l’on devait caractériser ce métier pour en donner l’envie, comment pourrait-on décrire ses avantages?
On commence une profession, parce que tout d’un coup on se jette dans la vie réelle et dans la vie professionnelle. Concernant la restauration, le diplôme offre des opportunités sur toute la planète. Ce qui n’est pas vrai pour toutes les professions. Un diplôme d’avocat genevois, par exemple, ne vous permet pas de plaider en Valais. Et il y a le plaisir d’avoir ce contact direct avec la clientèle, sa façon de vous dire merci pour la réussite de son repas d’amoureux, de la communion de leur enfant ou de leur repas d’entreprise. Et puis le regard des gens lorsque vous voyez qu’ils apprécient vraiment un plat que vous avez préparé, c’est très gratifiant. Il y a des repas mémorables, dont on se souvient toute sa vie. Comme l’art, la cuisine ne fait pas que de nourrir. Elle provoque aussi des émotions.

J’ai l’impression que les gens dépensent davantage pour manger au restaurant. Qu’en pensez-vous?
Je ne dirais pas ça. On ne consomme pas plus, mais différemment. On a envie de se faire livrer chez soi. La nouvelle génération a une approche de la consommation qui est différente de celle de ses parents. Les jeunes sont très sensibles à la qualité, aux produits du terroir, aux  produits non allergènes, aux circuits courts, aux labels de qualité et aux labels de respect des produits. Ils veulent être acteurs de la filière. Il veulent suivre les produits avec une vraie démarche citoyenne et l’offre d’aujourd’hui y répond.

Quel bilan tirez-vous de 2017?
Il faut comprendre et accompagner la mutation dans notre profession, qui est très violente par sa rapidité. Cette nouvelle loi cantonale, qui enfin nous donne les armes pour lutter contre la concurrence déloyale, rajoute de la crédibilité au secteur économique et aux entreprises. Je ne connais pas aujourd’hui une profession qui a besoin de transmettre autant de justificatifs à l’Etat. Cela donne à la clientèle une confiance, quelque peu perdue ces dernières années. En tant qu’association, nous sommes très satisfaits de l’aide et de l’accompagnement que nous avons pu donner à nos membres en cette période difficile.

Que souhaitez-vous pour 2018, l’année du 130e anniversaire de la Société des Cafetiers, Restaurateurs et Hôteliers de Genève?
Il faut mettre en évidence nos professionnels, nos professions et les formations qui en découlent. Aujourd’hui plus qu’hier, la formation continue est une chance de réussite. Le bon sens et la bonne foi ne suffisent plus:  la formation doit être au rendez-vous.

Je profite de ces vœux pour transmettre à l’ensemble de mes collègues restaurateurs mon admiration pour l’énergie qu’ils dépensent au quotidien pour satisfaire notre aimable clientèle. Je suis fier de les représenter et je leur souhaite le plus beau des Noël avec leur famille. 
Propos recueillis par Pascal Claivaz

 

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