Michel Corajod

Michel Corajod, restaurateur, rentre à peine de Lille, il faut savoir qu’il est passionné de tennis et plus particu-lièrement de la coupe Davis. Chaque fois que cela lui est possible, il assiste aux matchs de l’équipe de Suisse.

Michel Corajod a été particulièrement gâté puisque son équipe lui a offert le saladier d’argent le jour même de son anniversaire. Il ne pouvait rêver plus beau cadeau cette année qui marque non seulement ses 60 ans mais également les 30 ans de son restaurant «Le Furet».
Michel Corajod débute très tôt dans le métier et après un premier stage chez «Mövenpick», il rejoint l’école hôtelière de Genève pour devenir le plus jeune restaurateur de Suisse romande lorsqu’il ouvre son premier établissement rue de la Scie à Genève, «Le Nautilus» qu’il tient une dizaine d’années. Il s’installe ensuite à l’avenue d’Aïre en 1984 et c’est là qu’il rencontre sa femme Chantal qui l’épaule depuis lors.
Restaurant de quartier sans prétention, l’établissement propose un plat du jour et une carte traditionnelle mais c’est sa spécialité qui le distingue et en fait une adresse très prisée des gourmets: les gambas à l’ail. Une recette maison jalousement gardée que Michel Corajod avoue tenir de l’un des premiers chefs du Furet: Juan Fornieles, un Espagnol. Michel Corajod a alors l’idée de proposer ce plat à volonté. Le succès est au rendez-vous et ne se dément pas depuis une vingtaine d’années. A tel point que l’établissement, ouvert tous les jours, ne propose plus aujourd’hui de menus particuliers que ce soit pour Noël ou la fête des mères. 
Les chiffres impressionnent et le record absolu se monte à plus de cinq tonnes consommées au mois de juin 2003. C’est peu dire que la formule séduit!
Une clientèle cosmopolite se presse au Furet, chinois, japonais, russes et plus d’une fois, Michel Corajod a été sollicité pour divulguer sa recette dans la perspective de transposer le concept à l’étranger. Il est d’ailleurs en pourparlers pour permettre l’ouverture d’un restaurant à Abu Dhabi.
L’ambiance chaleureuse et familiale est l’autre force de l’établissement et ce n’est certainement pas par hasard que le personnel y reste de nombreuses années. En moyenne, l’ancienneté est de l’ordre de 15 ans et le chef Paolo qui vient d’atteindre l’âge de la retraite continue d’assurer le service du midi, plus particulièrement en charge du plat du jour. Certains employés comptent même plus de 25 ans de maison, tandis que le patron se voit bien continuer encore une bonne dizaine d’années. La relève, il n’y songe pas encore vraiment bien que l’un de ses deux fils pourrait reprendre le flambeau, mais la question n’est pas encore tout à fait à l’ordre du jour. D’autant que lorsque Michel Corajod prend un taxi, il a pour habitude de poser la question au chauffeur pour savoir où l’on peut déguster les meilleures gambas de la ville, neuf fois sur dix, la réponse fuse: «Mais Monsieur, c’est au Furet bien sûr!»
 
Frédéric Finot