Saint-Valentin, évidemment à table

A l’approche du 14 février et de la fameuse fête des amoureux, les restaurateurs réfléchissent à leur stratégie. Les restaurants composent avec ce passage obligé.

Les fêtes comme Halloween ou la Saint-Sylvestre suscitent au mieux de l’appréhension, parfois de l’indifférence. Certains établissements décident de passer outre, pour garder la même ligne toute l’année, c’est le cas de la Coupole à Genève qui réveillonne à sa façon. D’autres profitent encore et toujours de l’occasion pour attirer les couples. Willy Oliver, assistant de direction du restaurant Le Dorian, le confirme: «nous ferons un menu pour répondre à la demande». Ailleurs, la nouvelle version du Café des philosophes, à Plainpalais, est également encline à marquer l’événement. «C’est pour nous très motivant de préparer un repas convivial, à grignoter à deux», déclare Jean-Luc Sadowski, gérant. Le succès n’est pourtant pas garanti. En habitué, Willy Olivier a vu le phénomène s’essouffler. «Non seulement la Saint-Valentin n’est plus trop à la mode, mais d’une façon plus large, le soir, les gens sortent moins qu’avant».
Pour inciter la clientèle à venir, la carte doit être attractive, complète et festive. Les formules avec apéritif ont fait florès. Le Dorian n’entend cependant pas jouer sur des ingrédients particuliers ni jouer sur un décor. «L’année dernière, on distribuait des roses. Nous verrons si nous le refaisons cette année». Le Café des Philosophes jouera de sa réputation en tartare et imaginera un plat élaboré. Le plaisir de manger des mets peu ordinaire est un impératif. Dans les menus, les clients retrouveront des ingrédients de luxe, comme des queues de langouste ou des truffes, le tout accompagné, bien sûr de vin. Question décoration, le restaurant de Plainpalais pense lui aussi être très sobre. «Nous n’aurons pas de musiciens, annonce Jean-Luc Sadowski. Nous souhaitons que les clients se sentent tranquilles, comme chez eux». Reste que la lumière sera tamisée pour une ambiance feutrée et que le menu sera joliment présenté. Le clin d’œil sera présent mais discret. «Nous devrions recevoir 60% d’habitués».

Ernest Ghislain