Vendanges 2015:millésime prometteur et nouveaux défis

Selon le rapport de la Direction Générale de l’Agriculture du canton de Genève de décembre dernier, la météo douce de 2015 pourrait faire naître un millésime d’exception, dans un contexte viticole qui multiplie les défis. 

Printemps doux et tardif, canicule estivale demandant quelques arrosages… la vigne a vécu cette année une floraison avancée d’une dizaine de jours, ainsi qu’une récolte précoce.

Vers un millésime 2015 exceptionnel
La récolte 2015 ayant offert une belle qualité pour une production inférieure de 20% par rapport aux dix dernières années, les professionnels attendent un millésime hors norme. Chaleur et tendresse pour le Sauvignon blanc, rondeur et onctuosité pour le Chardonnay et le Chasselas, et trame tannique serrée pour les Gamaret, Cabernet, Syrah et Merlot, déjà riches en alcool. Tels sont les termes éloquents issus du rapport annuel de Philippe Roux, technicien en œnologie de la Direction générale de l’agriculture de Genève. Les petites quantités parlent donc davantage pour le commerce de proximité, dans un contexte économique difficile (franc fort, coûts de distribution, etc.).

Risques maîtrisés et nouvelles menaces
Les araignées rouges, acariens et cochenilles ont été cléments. Aucun dégât non plus de la part des redoutées Drosophiles suzukii, qui n’ont pas aimé les chaleurs estivales. Ni les quelques attaques de mildiou en mai, ni les rares maladies fongiques n’ont inquiété les exploitants. Les quelques foyers d’oïdium ont pu être circonscrits. On croirait rêver. Or, les viticulteurs doivent faire face à une nouvelle menace pour leurs exploitations. La Flavescence dorée, maladie de la vigne aussi contagieuse qu’incurable, a été identifiée sur deux sites à Blonay et La Tour-de-Peilz. Selon l’institut de recherche français Inra, plus de la moitié du vignoble français est aujourd’hui taxé de zone à lutte obligatoire. 

En Savoie, la maladie est présente depuis 2000. La cicadelle Scaphoideus titanus est l’insecte vecteur de cette maladie, qui mène à l’arrachage et à la destruction immédiate des ceps. Des essais de lutte biologique tentés par l’Inra restent à ce jour sans succès.

Dans un autre registre, d’autres dégâts inattendus, parfois importants et encore inexpliqués, ont été causés par un nouveau fongicide, le fluopyram. Une nouvelle occasion de questionner les traitements chimiques et de préférer une approche holistique des interactions de l’homme avec son environnement.

 Sandy Métrailler