Vers une alimentation durable

Alors que se poursuit la récolte de signatures pour les initiatives populaires fédérales dites «Pour des aliments équitables» et «Pour la souveraineté alimentaire», l’association Slow food Suisse leur apporte son soutien et met en lumière une question cruciale: que souhaitons-nous manger?

En apportant son soutien mi-mars aux initiatives lancées par le syndicat paysan Uniterre, «pour la souveraineté alimentaire» et le parti des Verts, «pour des aliments équitables», l’association Slow food Suisse se pose comme un défenseur de une nourriture «bonne, propre et juste». L’avenir de la nourriture en Suisse est en jeu. Les Verts estiment que les denrées alimentaires doivent provenir d’une agriculture respectueuse de l’environnement et des animaux et produites dans des conditions équitables, d’où qu’elles viennent dans le monde. La Suisse importe quasiment la moitié de nos denrées, avec une règlementation plus souple. Actuellement, les consommateurs ont accès à des produits issus de monocultures ou de fabriques d’animaux, certes moins chers, mais discutables sur le plan environnemental et social. Les employés agricoles sont parfois aussi mal traités que les animaux, avec des rendements intenables. Dans une vision très globale, la proposition d’initiative des Verts, entend donc mettre en œuvre une stratégie qualité. Le Conseil fédéral s’était saisi de la question de la sécurité alimentaire soulevée précédemment par l’Union suisse des paysans. Il reste vigilant à cette thématique, que les citoyens de la Confédération peuvent appuyer jusqu’au 27 novembre. D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la sécurité alimentaire est donnée lorsque les êtres humains ont, en tout temps, accès à une alimentation suffisante et équilibrée leur permettant de mener une vie active et d’être en bonne santé.» 

Rapprocher producteurs et consommateurs
Pour la Suisse, l’enjeu de la sécurité alimentaire est avant tout une question de qualité de vie. Afin d’assurer l’essor de ces cultures, un avantage concurrentiel doit être donné aux produits issus d’exploitations paysannes familiales ou du commerce équitable et encourager la transformation et la commercialisation de produits régionaux et de saison. Enfin, seules les denrées produites selon les normes écologiques et sociales suisses devraient être vendues dans la Confédération. Le syndicat Uniterre reprend cette idée sous l’angle du protectionnisme pour faire de la «souveraineté alimentaire» une valeur cardinale du pays. Le syndicat estime par exemple que, lorsqu’une production agricole est menacée en Suisse, elle devrait pouvoir bénéficier d’assistance. Il exige une politique alimentaire durable en rupture avec une logique liée à des intérêts économiques à court terme. L’initiative «pour la souveraineté alimentaire» souhaite que la Confédération favorise, en premier lieu, une agriculture paysanne diversifiée, qui protège les semences et renonce aux organismes génétiquement modifiés. Que cette agriculture soit capable d’offrir des revenus équitables aux paysans. En fait, que le marché soit plus transparent, construit sur des circuits courts pour promouvoir et dynamiser la production de proximité, les emplois dans les régions, réduire les transports et garantir une meilleure traçabilité. Jusqu’au 30 mars 2016, Uniterre battra le pavé pour sensibiliser à ces principes et récolter des signatures.

Benjamin Philippe