A Paris, «La crème helvète» a donné rendez-vous au Salon de l’Agriculture

Pour la 14e année consécutive, la Suisse, par le biais de ses fromages, est présente au Salon de l’Agriculture, devenu International par voie de mondialisation. 

C’est Switzerland Cheese Marketing, société fondée il y a dix-sept ans par Guy Emmenegger, et représentée dans cinq pays européens (Allemagne, France, Italie, Espagne et Bénélux) qui a mandaté l’Association pour la promotion des produits du terroir du Pays de Fribourg pour assumer la responsabilité de l’organisation et de la préparation de l’ensemble de la présence et du stand suisse au Salon International de l’Agriculture de la Porte de Versailles à Paris, qui a fermé ses portes le 6 mars dernier. 

Un pavillon attirant
Installé dans le pavillon 5 – sur les sept que compte le salon – ce stand de 300 m2 proposait de faire connaissance avec la Suisse à travers un insolite voyage dans une partie de ses fromages. Le guide du salon parle en termes flatteurs de cette initiative: «[…] voyage aux (sic) pays des Fromages Suisse (re-sic), voilà qui met en appétit!» 

Les fromages suisses se sont dévoilés sur un stand au design épuré. Des emblèmes identifiables à la Suisse (la poya, le drapeau et des couleurs rouges et blanches), ainsi que l’usage du bois ont permis aux visiteurs de repérer de loin le stand suisse.

Bénéficiant désormais d’une bonne notoriété auprès des visiteurs du salon, la nouvelle édition a mis l’accent sur les animations et différentes activités proposées au public, mais également sur des nouveautés afin de capter l’attention du plus large public possible. 

A la découverte des fromages suisses
En effet, ce ne sont pas moins de six marques de fromages qui ont été promues et vendues sur place: Vacherin fribourgeois AOP, Gruyère AOP, Appenzeller®, Tête de Moine AOP, Emmentaler suisse et Sbrinz AOP. Une variété de spécialités qui, écrit le guide «a attiré les gourmands qui ont pu les déguster, en remplir leur panier et apprendre à réaliser une fondue moitié-moitié, mélange de Gruyère AOP et de Vacherin Fribourgeois AOP.» La démonstration et la dégustation de cette fondue a demandé l’emploi de deux personnes  à plein-temps et portant le costume traditionnel d’une région de Suisse; lesquelles ont préparé les fondues sous les yeux curieux et gourmands des visiteurs. La grande nouveauté résidait dans l’«atelier fondue» où petits et grands ont eu la possibilité de cuisiner leur propre fondue au restaurant suisse, aidés de fins connaisseurs pour ensuite la savourer sur place. 

On pouvait également profiter sur le stand de l’atelier de fabrication du Gruyère AOP, avec son véritable chaudron en cuivre. Et afin que le visiteur se sente vraiment en Suisse, l’incontournable touche folklorique était également présente, avec une formation de musiciens jouant régulièrement du schwyzerörgeli, un accordéon schwyzois, datant du 19e siècle et devenu, au fil des ans, un des instruments de musique folklorique suisse des plus appréciés. 
Les animations font partie intégrante de la promotion des fromages suisses en plaçant le consommateur au cœur de l’action. Sans oublier le fait que le contact direct avec les interlocuteurs du stand est un réel atout: goûter et déguster les produits, montrer et participer à une activité, ont fait que les visiteurs ont quitté le stand suisse avec  un sentiment positif. 

Un bilan en demi-teinte
Cette édition 2016 fut une édition particulière liée aux effets d’après-attentat. Le climat était encore sous tension et les esprits inquiets du maintien de l’état d’urgence. Cela a créé une morosité diffuse contaminant les visiteurs: seulement 611 015, soit une baisse de 11% par rapport à l’année dernière. Année moyenne, malheureusement marquée de plus par les grosses colères du monde agricole, qui ont embrasé le territoire français, rendant l’atmosphère tendue au sein du secteur. Enfin, la force du franc suisse pèse sur les résultats des ventes de fromage suisse, même si l’on a enregistré une augmentation des ventes de l’ordre de 15% par rapport à 2014. Quant au restaurant suisse, il n’a pas encore retrouvé son record de fréquentation de 2012 et s’est cantonné dans la bonne moyenne des années 2013 à 2015. 

Concernant la vente des fromages exposés dans les vitrines, une baisse de 15% par rapport à 2015 est à relever sur toute la durée du Salon. Les efforts ont également été portés sur la dégustation de ceux-ci et sur celle de la fondue moitié-moitié, avec plus de 40 000 dégustations de fondue et un total d’environ 4000 tonnes de fromages vendus. 

Côté restaurant, le bilan est identique: le pouvoir d’achat des français est ressenti à la baisse et les visiteurs font attention à leurs finances. Le restaurant, qui comptait le même nombre de places qu’en 2015, a tout de même affiché complet à de nombreuses reprises, avec un chiffre d’affaires toutefois en diminution de 10 % par rapport à 2015. Une situation qui n’est néanmoins pas alarmante, selon les organisateurs. 

Lionel Marquis