A quand la longeole obligatoire dans les night-clubs?

Mais quelle mouche a piqué une petite majorité des députés genevois dans la rédaction de la nouvelle loi sur la LRDBH (loi sur la restauration, le débit de boissons, l’hébergement et le divertissement) en rendant obligatoire la vente du  vin genevois? 

D e telles mesures de protectionnisme ne s’étaient pas vues depuis longtemps! Aujourd’hui c’est le vin, demain ce sera la longeole, les cardons, les lentilles, la poire à rissole, la bière de Meinier!  Et après-demain l’obligation d’avoir au minimum un collaborateur 100% genevois dans son personnel!

Notre canton compte plus de 2500 bars, restaurants, night-clubs, hôtels dont la grande majorité propose déjà une jolie palette des produits viticoles qui font la fierté de notre république.

L’interprofession du vignoble et des vins de Genève (IVVG) est à l’origine de cette demande en référence à la loi qui favorise et encourage la consommation de produits agricoles genevois. Favoriser oui, obliger non! L’IVVG ne devrait-elle pas plutôt faire son travail de marketing et de communication pour faire rêver et donner envie aux consommateurs et aux sommeliers de découvrir nos produits viticoles?  

Même le conseiller d’Etat chargé de l’économie rappelle la hausse spectaculaire de la qualité des vins genevois et trouve «curieuse» cette réaction de protectionnisme aigu de la part de l’IVVG.

Dans la vraie vie, si vous voulez vous transporter dans une ambiance éthiopienne, marocaine ou asiatique exigeriez-vous une Douce noire? Certainement pas. 

La clé de la réussite est la promotion de nos produits chez les chefs de cuisine et les sommeliers pour qu’à leur tour, ils réinventent la cuisine locale ou internationale  en proposant des vins d’ici et d’ailleurs.

A la rue des Etuves, il y a un magnifique bar à vin valaisan, «les vins d’Urbain» où j’adore être conseillé et déguster leurs belles propositions. Au boulevard Helvétique, le Soleil rouge, dans une ambiance très conviviale nous fait découvrir des crus espagnols. Pourquoi diable devraient-il être obligés d’avoir du vin genevois?

Pourquoi l’IVVG à l’instar des bars à vin n’ouvre-t-elle pas un lieu destiné à la promotion de nos crus?

Du côté du PLR nous faisons confiance en nos vignerons, en la force de leur travail et en la qualité de leurs produits. J’en veux pour preuve que, ni les vignerons indépendants, ni la cave de Genève ne réclament de telles mesures qui pourraient s’interpréter comme: «le vin genevois est tellement mauvais ou tellement cher, qu’il faut obliger les patrons à le vendre pour l’écouler» ce qui est bien évidemment complètement faux!

Frédéric Hohl – député PLR