Des diplômés généralistes formés pour le terrain

A la veille de la cérémonie des diplômes de l’EHG au Palais des Nations, nous avons rencontré le directeur général de l’EHG, Alain Brunier. 

Qu’est-ce qui caractérise cette deuxième volée 2015?
Avec deux vagues de diplômés par an, difficile de voir des tendances différenciées, mais plutôt une constante. Nos étudiants sont motivés: obtenir le diplôme témoigne de la somme de travail fournie et de l’adaptation de ces généralistes aux enjeux du terrain. Je suis fier de leur engagement et de leur travail, nos diplômés sont nos meilleurs ambassadeurs.

Quels sont les défis actuels pour les métiers de l’hôtellerie?
Les nouvelles technologies ont transformé le comportement des clients et leurs besoins. Cette mutation touche la gestion globale des établissements, à commencer par celle de l’image de marque. Les nouvelles formes d’hébergement comme les chambres louées par des particuliers, les gîtes et chambres d’hôtes ont reconfiguré le marché. On achète une salade dans une station-service, on prend un brunch à la table d’un paysan… Au restaurateur de trouver la parade! La mixité culturelle née de la globalisation demande de connaître les langues et les codes pour bien cohabiter. Le rythme de vie a accéléré: pour les réservations, un service H24 est requis, cela a un coût. Avec le franc fort, continuer à fournir des prestations de qualité avec de moindres revenus, sans brader le capital humain, est un défi. Avec la virtualisation des rapports humains, la notion de service est galvaudée. Il est difficile de trouver des gens qui se mettent au service des autres, et s’adaptent à une clientèle hétéroclite, critique en puissance. La veille des réseaux sociaux est une clé pour préserver l’image des établissements.

Des innovations dans le programme?
La prise en compte des nouvelles technologies, notamment les réseaux sociaux, est une actualisation de notre cursus marketing, qui focalise aussi sur l’importance de l’analyse de marché et évoque les concepts du type take-away, entre autres. Les logiciels de gestion (clients, restauration) et la pratique des plateformes comme La Fourchette ont aussi été intégrés. L’attitude est au centre de l’orientation client. Des cours de tenue et de savoir-vivre, le port de l’uniforme, postent l’étudiant en situation. Les codes métier sont nombreux, notamment dans les grosses structures.

Où partent vos étudiants, le diplôme en poche?
Les jeunes entrepreneurs développent leur idée ou reprennent l’affaire familiale. D’autres optent pour le Bachelor d’Economiste d’entreprise, puis vont travailler pour la restauration de collectivités qui se développe beaucoup, ou en parahôtellerie (cliniques, EMS, etc.). Enfin, certains vont vers l’événementiel ou dans la restauration d’entreprise. L’hôtellerie reste un métier d’avenir pour qui est prêt à bouger: le programme de développement des chaînes offre de réels débouchés.

Sandy Métrailler