Guillaume Barazzone modère la taxe d’occupation du domaine public

Guillaume Barazzone est Conseiller administratif de la ville de Genève et préside le département de l’environnement urbain et de la sécurité (DEUS). Il s’est opposé à l’Etat sur la hausse des tarifs d’occupation du domaine public qui concernent notamment les terrasses des cafetiers restaurateurs.Interview.

La ville de Genève, sous votre impulsion, a modéré l’augmentation des taxes d’occupation du domaine public, dites-nous ce qui vous a conduit à prendre cette décision?
Pour bien comprendre, il faut savoir que le montant de ces taxes n’avait pas été réactualisé depuis de nombreuses années. La cour des comptes a donc recommandé le réajustement de cette redevance. Le canton a ensuite pris la décision de réhausser le plafond de cette taxe de 40% en moyenne. Pour autant, les communes ont toute latitude pour appliquer tout ou partie de cette augmentation. Sous mon impulsion, le Conseil administratif a cherché la meilleure solution pour ne pas trop pénaliser les professions concernées. Nous avons commencé par consulter les acteurs économiques et Laurent Terlinchamp, président de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève nous a présenté des arguments pertinents qui ont nourri notre réflexion.

Et quelles décisions avez-vous prises?
Nous avons rédigé un règlement qui sera publié prochainement et qui précise les nouvelles dispositions. Les directives cantonales stipulent que trois zones de tarifications doivent être crées, ce qui était d’ailleurs déjà le cas à Genève, mais nous avons décidé de les redessiner pour les adapter à la configuration de la ville d’aujourd’hui. Le premier secteur regroupe l’hyper-centre et les zones les plus touristiques, c’est-à-dire les rues basses, la vieille ville et les quais, le deuxième secteur, le centre-ville correspond aux quartiers des Eaux-vives, de la Jonction, Plainpalais et St-Gervais et enfin le dernier secteur concerne la périphérie. Les plafonds d’augmentation indiqués par le canton prévoient une augmentation de 40% pour les deux premières zones et 32% pour la troisième alors que le Conseil administratif a choisi de limiter cette hausse à 30% pour la zone une, 15% pour la deuxième et 10% pour la troisième. Nous avons bien conscience que les commerçants souffrent, notamment à cause du franc fort et qu’ils s’acquittent déjà de nombreuses taxes, il n’était donc pas question pour nous d’appliquer une augmentation trop importante et aussi brutale.

Doit-on s’attendre à une nouvelle augmentation dès l’année prochaine?
Ce n’est pas du tout ce que stipule le règlement que nous avons préparé. Il n’est pas prévu que les tarifs d’occupation du domaine public soient réactualisés chaque année. Je ne peux évidemment pas garantir qu’ils n’augmenteront plus jamais mais cette question n’est absolument pas à l’ordre du jour.

Propos recueillis par
Frédéric Finot