La gestion des lavures, une législation très précise

Les lavures, déchets organiques issus de la restauration, doivent obligatoirement être collectées par une entreprise agréée par l’Etat ou par les services de la voirie de la commune, comme c’est le cas à Carouge par exemple. Cependant les cafetiers restaurateurs ne sont pas toujours bien informés des possibilités qui leur sont proposées.

Lorsque Nils Rademacher a été nommé chef de service de la voirie de la ville de Carouge, en juin 2014, il était nécessaire de clarifier une situation un peu confuse; le règlement communal devait être corrigé pour permettre à la commune d’assurer la collecte des lavures en conformité avec la législation. En effet, la gestion des déchets urbains, à la différence des déchets industriels, incombe aux communes qui ont toute latitude de confier cette responsabilité à des entreprises privées ou d’en assurer elles-mêmes la collecte. Il convenait donc de considérer les lavures comme déchets urbains, ce qui n’était pas le cas à Carouge, alors qu’elles répondent à cette définition, pour que les services de la voirie puissent les traiter en toute conformité et lever toute ambiguïté.

Rationaliser les prestations
Pour Nils Rademacher, le traitement des déchets urbains doit être appréhendé de manière globale, qu’ils soient ménagers ou d’origine professionnelles. La gestion de leurs collectes sous la responsabilité des services de la voirie permet d’une part de limiter l’impact environnemental mais également d’améliorer la mobilité en limitant le nombre de véhicules nécessaires au ramassage. L’objectif n’est pas lucratif mais au contraire de pouvoir continuer à proposer une prestation de qualité et à moindre coût aux entreprises et restaurateurs de Carouge. Cela n’ira pas sans contrepartie et notamment le tri des déchets à la source devra continuer à augmenter pour contenir les coûts et garantir la pérennité du service. La commune pourrait prendre également en charge la collecte du verre aujourd’hui effectuée par des entreprises privées et autoriser l’accès aux déchetteries communales aux professionnels toujours dans un souci de rationalisation et de limitation de l’impact environnemental. 

Une solution communale
La législation fédérale concernant le traitement des déchets ne sera quoiqu’il en soit que toujours plus contraignante et nécessitera un changement de comportement de chacun d’entre nous. Ainsi depuis le 1er juillet 2011, il n’est plus possible aux restaurateurs d’utiliser des boilles à cochons pour récupérer les déchets alimentaires destinés à l’alimentation du bétail. Les restaurateurs ont donc dû s’adapter et trouver des solutions pour traiter ce type de déchets. Dans le canton de Genève, seules quatre communes disposent d’un service de collecte des déchets, Onex, Meyrin, Genève et Carouge, toutes les autres sous-traitent ces prestations qui sont alors assurées par des entreprises privées. Les Carougeois et notamment les restaurateurs peuvent donc s’adresser aux services de la voirie de la commune pour l’enlèvement de leurs lavures plutôt que de faire appel à des sociétés privées qui facturent leurs prestations.

Frédéric Finot