L’Alimentarium de Vevey au goût du jour

Pour sa première exposition depuis la réouverture en juin de l’année dernière, l’institution veveysane jette un regard critique sur l’alimentation.

Le thème proposé au public par l’Alimentarium de Vevey jusqu’en avril 2018 est: «Manger – Vice ou Vertu?». A l’heure de la critique à l’égard des produits alimentaires de grande consommation, cette exposition tombe à pic. Elle pourrait combler les vœux des zélateurs du «bio» et autres extrémistes, car le thème répond à bon nombre de questions que le commun des consommateurs se pose.  

Trois secteurs
Le nouvel agencement de l’Alimentarium se compose de trois secteurs: les Aliments, la Société et le Corps. A travers des thématiques comme le dégoût alimentaire, l’industrialisation des modes de production, du choix des portions ou encore du contrôle des données relatives à notre corps, l’institution engage des réflexions sur les notions de «bon», de «naturel» et de leurs contraires, appliqués à notre nourriture.

Le secteur «Aliments», dédié aux différents modes de production, de transformation et de conservation des aliments à travers les âges, aborde la question du «naturel contre l’artificiel», de la permaculture et de l’agriculture intensive caractéristiques du 20e siècle. Sans oublier les méthodes de transformation des aliments. Afin d’activer la prise de conscience, un «kebab végétal» accueille les visiteurs. Il y pousse des fraises, des salades et des baies de goji en aéroculture, c’est-à-dire sans terre et sans lien avec le sol. 
Le secteur «Société» aborde diverses thématiques: le dégoût alimentaire, la phobie des plantes nouvelles ou celle, plus répandue, de la chair animale. Mais il aborde également les bienfaits des boissons «miracle» comme le thé ou le café, qui peuvent être aphrodisiaques, raffinés, somnifuges ou anti-cancérigènes. Il peuvent même être des élixirs de longévité.
    
De la portion
Le troisième secteur, le «Corps», se veut didactique. On y parle de nutriments essentiels, de la construction de notre corps et de son bon fonctionnement. Se nourrir est un acte social, au cours duquel tous nos sens sont sollicités. Grâce à eux, notre cerveau crée une image subjective du monde qui pourrait influencer nos choix alimentaires. La partie didactique nous rappelle que tous les aliments que nous ingérons sont décomposés dans le tube digestif. C’est de là que partent les conseils nutritionnels et les ouvrages de régime définissant une alimentation saine et équilibrée, gage de bonne santé. 

A l’Alimentarium, on dénonce la tendance à l’augmentation régulière des portions consommées, depuis une quarantaine d’années. Apprendre, ou réapprendre, les bases d’une alimentation variée et équilibrée passe par un «ajustement nécessaire». Pour cela, il faut faire le compte des calories et des nutriments. Cette opération implique bien sûr les organisations chargées de la Santé publique. Elle concerne également les emballages qui recommandent de favoriser les fruits et les légumes, sans oublier l’utilisation d’assiettes plus petites et de verres allongés. 

Lionel Marquis