Le Carnaval des Bolzes fête ses 48 ans

Bilingue, comme Morat et Bienne, Fribourg dédie ce Carnaval à sa minorité germanophone. 

Et si ce carnaval s’appelle «Le Carnaval des Bolzes», c’est justement parce qu’il se déroule «en bas la basse»; allusion à la Basse-Ville de la capitale fribourgeoise, et plus spécifiquement à son quartier de l’Auge, quartier populaire constitué majoritairement d’émigrés germanophones de la Singine, la Chindzena en patois fribourgeois.

Le nouvel ancien Carnaval
Les festivités de cette 48e édition se dérouleront du 6 au 9 février 2016 avec un parcours du cortège modifié. Les cortèges auront lieu les 7 et 9 février. Le Carnaval des Bolzes commence officiellement le samedi précédent Mardi Gras (cette année le 9 février). Le programme du dimanche 7 débute dès 10 h, avec la remise de la clé du carnaval par le syndic au président du carnaval. Suit le concert des onze Guggenmusik invités pour l’occasion et l’apéritif devant le restaurant Soleil Blanc, rue de la Samaritaine. Puis, à 14h39, très helvétiquement, départ du Grand Cortège depuis le pont St-Jean. Il compte seize chars et groupes et par la Planche-Inférieure arrivera Rue de la Samaritaine en passant par la place du Petit St-Jean, le Pont du Milieu, la Place de Reyff, la Rue d’Or. Il regagne ensuite son point de départ à la Planche-Supérieure pour le procès suivi du brûlement du «Grand Rababou». Le Rababou symbolisait autrefois le rababouêt, le voleur de bois. Aujourd’hui, il est devenu le «Bonhomme Hiver», grande poupée grimaçante de plus de 12 mètres de haut, devenue pour l’occasion «bouc émissaire». 
Mardi 9 février, c’est le carnaval des enfants. Pour eux, après un départ toujours à 14h39, le cortège effectuera un parcours un peu allégé à partir du Pont de Berne, en passant par le Pont du Milieu, jusqu’à la Planche-Supérieure aussi, où sera brûlé le «Petit Rababou» des enfants. 

Vous avez dit «bolze»?
Un bolze est un habitant de la Basse-Ville de Fribourg. Car, à leur arrivée à Fribourg, ville majoritairement francophone, les germanophones ne parlaient pas le français. Et les francophones ne parlaient pas l’allemand. Ceux-ci s’exprimaient dans un dialecte français mêlé d’allemand, lorsqu’ils ne se confondaient pas. Ce dialecte très particulier, encore parlé de nos jours par les habitants de Fribourg et les nouvelles générations qui allégrement, mélangent les deux langues, a donné son nom à cette partie de la population, les bolze. Selon un organisateur du carnaval, cette fête daterait du Moyen-Âge, et serait dérivée de la fête des corporations. Les festivités s’étendaient alors de l’Epiphanie au début du Carême. 

Et qui dit festivités, dit ripailles. En la matière, le Carnaval des Bolzes est bien garni. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la liste de ce qui est proposé sur les différents lieux où passera le cortège: saucisses et frites, soupe de chalet, raclette, hamburgers. Seront également proposés la fougasse au levain sucrée ou salée cuite au feu de bois ainsi que les incontournables Burgers, Churros et crêpes.
 
Lionel Marquis