Les vins du Languedoc-Roussillon ont le vent en poupe

 

Cépages de la vallée du Rhône ou bordelais, le Languedoc produit des rouges et des blancs, sur 300 000 hectares. Longtemps considérés comme des vins mineurs, ils connaissent, depuis les années 1980, une qualité en forte hausse et un regain de popularité auprès des consommateurs. 

Porté par deux générations de vignerons talentueux, le Languedoc a fait sa mue. Languedoc et Roussillon sont désormais considérés comme des régions viticoles distinctes bien qu’il demeure des traits communs. 
Au sein du Languedoc, la hiérarchie des terroirs s’est affinée et les cahiers des charges AOC autorisent de nombreux cépages. Dans le cas contraire, les vignerons n’hésitent pas à se déclasser en IGP, pour produire le vin qu’ils souhaitent. 
L’IGP Pays d’Oc représente 75% de la production et comprend les vins ne rentrant pas dans le cadre d’une AOC ou ne souhaitant pas respecter le cahier des charges. Elle peut être remplacée par une IGP départementale (Hérault, Aude) ou locale (Vallée du Paradis, Côtes de Thau etc.).  Depuis 2017, l’appellation régionale Languedoc concerne les vins non concernés par les différentes AOC, et remplace l’appellation «Coteaux du Languedoc» que l’on trouve encore sur bien des étiquettes.

Douze secteurs à l’appellation Languedoc
Douze secteurs identifiés peuvent s’accoler à l’appellation Languedoc, parmi lesquelles on trouve de vraies pépites. Citons, entre autres:
– Pézenas, rive droite de l’Hérault entre Massif Central et Pézenas: son terroir couvre 15 villages. Certains vignerons obtiennent des vins d’une grande distinction. 
– Grès de Montpellier: autour de Montpellier, englobe des petits crus qui ont leurs propres appellations (Méjanelle etc). La qualité des vins est hétérogène, mais certains vins sont remarquables. 
– Pic-Saint-Loup: L’AOC vient de voir le jour, le terroir calcaire s’articule autour du célèbre Pic-Saint-Loup, et la syrah, très présente donne des vins très équilibrés. 
– Montpeyroux: enclave de l’appellation Terrasses du Larzac, que certains vignerons continuent de revendiquer. On trouve des domaines remarquables.

Les crus prônent généralement l’assemblage de 2 à 3 cépages pour satisfaire aux exigences du cahier des charges. Certains vignerons produisent des cuvées mono-cépage en IGP et des cuvées d’assemblage en cru.
– Saint-Chinian comprend deux zones distinctes. Au sud la partie calcaire avec quelques-uns des domaines les plus célèbres de l’appellation, et la partie composée principalement de schistes.
– Faugères produit des rouges élégants qui vieillissent bien, composés de syrah, mourvèdre et carignan.
– Minervois et La Livinière, aux terroirs de plaines assez chauds et de causses plus frais. On retrouve beaucoup de syrah dans les assemblages qui donnent des vins parfois lourds dans les terroirs chauds. Le carignan donne des vins de caractères et fruités. La Livinière réunit des vignerons de talent dans un style rond et gourmand.
– Corbières et Boutenac, près de 16 000 hectares en 10 secteurs. Quelques vignerons se démarquent et, depuis peu, de très beaux blancs sont produits sur les terroirs d’altitude. Corbières-Boutenac est le cru de référence: sur seulement 165 hectares, une vingtaine de vignerons travaillent un superbe terroir calcaire où l’on trouve de magnifiques carignans…
– Les Terrasses du Larzac de la vallée de l’Hérault s’étalent sur des sols qui varient du calcaire aux marnes, jusqu’aux galets roulés. Trois cépages au moins doivent rentrer dans l’assemblage (syrah, grenache, carignan, mourvèdre), qui produit des grands noms du Languedoc. 

A cela s’ajoute deux grands domaines languedociens: Mas de Daumas Gassac (assemblage de cépages atlantiques), ou La Grange des Pères, l’un des grands de la région qui témoigne avec brio de son terroir, même si la présence de cabernet l’empêche de produire en AOC. 

JF Ulysse