Yann Künzi, garant du terroir neuchâtelois

A la rencontre de celui qui a été choisi par le Conseil d’Etat neuchâtelois pour succéder à Violaine Blétry de-Montmollin et représenter les intérêts du terroir régional. Interview de Yann Künzi. 

Quel a été votre parcours et quel est votre lien avec le terroir neuchâtelois?
Né au Val-de-Ruz, j’ai toujours été attiré par les métiers de la terre. De formation commerciale avec maturité, j’ai étudié le génie rural à l’EPFL pendant quelque temps, une formation bien scientifique et théorique à mon goût. J’ai choisi de travailler pour prendre du recul et choisir une voie qui serait la mienne. Puis à Beaune (F), j’ai accompli un Brevet de Technicien Supérieur en Commercialisation des vins et spiritueux. De retour en Suisse, j’ai opéré dans le négoce de vins à la Chaux-de-Fonds, entre autres. 

Parlez-nous des Caves du Château d’Auvernier…
Désireux de me rapprocher du produit, j’ai eu l’opportunité de travailler aux Caves du Château d’Auvernier. J’ai littéralement commencé depuis le bas, à savoir en cave! Puis mes compétences ont été appréciées par le propriétaire qui m’a confié des responsabilités d’adjoint de direction. Lorsqu’il est parti en politique, il m’a demandé de reprendre la direction de l’entreprise, ce que j’ai accepté avec joie.

Comment avez-vous pris votre décision?
Directeur de l’entreprise familiale datant de 1603, avec aux commandes la 14e génération et bientôt la suivante, mon départ s’est précisé lorsque Violaine Blétry de-Montmollin s’est portée candidate au Conseil communal neuchâtelois.
Connaisseur de vins depuis 20 ans, du côté commercial et de la production, je découvre mes nouvelles fonctions, notamment la défense des produits du terroir. J’aime le terrain et je suis conscient de l’importance de développer les relations de proximité avec les parties prenantes». 

Quelle est votre ambition pour Neuchâtel Vins et Terroir?
Notre canton, avec son terroir à la fois lacustre et campagnard, compte une belle diversité de producteurs. Si les entreprises diffèrent en taille et en intérêts commerciaux, tous doivent être soutenus. Mon ambition est de maintenir et de créer des réseaux, d’envisager des projets communs, un travail déjà bien amorcé. Si l’on veut développer la communication et le travail de terrain, il faut dialoguer. Aider les producteurs à trouver des marchés et à prospecter, faire le lien avec le public via des évènements et, enfin, promouvoir l’exportation ou faire parfois le lien avec la grande distribution, tout cela fait partie du menu. Commençons par Neuchâtel: il n’est pas toujours acquis de servir du vin neuchâtelois sur nos propres tables.

Comment renforcer les liens?
Pour renforcer les liens entre acteurs du terroir et améliorer la coordination, nous nous questionnons sur la possibilité d’un management central. La solution aujourd’hui est de se parler. Neuchâtel est un petit territoire. Mutualiser les efforts peut rendre le projet plus naturel et apporter énormément à chacune des parties prenantes. 

Sandy Métrailler

 www.neuchatel-vins-terroir.ch